Ces derniers mois, à de nombreuses reprises, il a été question du prochain pacte fiscal, du respect de l’autonomie municipale et des nombreux défis auxquels doivent faire face les municipalités du Québec. Il faut maintenant se questionner à savoir comment les négociations qui s’entament pourront répondre à ces enjeux. 

Il s’agit d’une occasion importante de structurer le monde municipal pour le futur et de lui donner les outils nécessaires pour faire face à ses défis. Nous sommes d’avis que le gouvernement du Québec, fort de sa représentation en région et d’une sensibilité qu’il a affichée à maintes reprises, saura reconnaître la réalité des petites et moyennes municipalités et leurs spécificités dans le cadre de ces négociations.

Le premier ministre du Québec déclarait dernièrement que «  les employés municipaux gagnent une rémunération 30 % supérieure en moyenne à celle des employés du gouvernement du Québec occupant les mêmes postes  ». À titre de porte-parole des régions, la Fédération québécoise des municipalités (FQM) tient à rappeler que cette statistique tirée de l’enquête « Rémunération des salariés. État et évolution comparés 2018 » de l’Institut de la statistique du Québec est produite avec les données des municipalités de 25 000 habitants et plus, qui sont au nombre de 45. 

Le Québec étant composé de 1108 municipalités, on comprendra ainsi que le portrait de la rémunération pour les employés des petites et moyennes communautés de notre vaste territoire est tout autre.

Dans leur cas, c’est plutôt un retard salarial que l’on observe en général par rapport aux employés du gouvernement du Québec et aux autres salariés québécois. La situation du marché de l’emploi et la situation budgétaire dans ces municipalités sont telles qu’elles ne peuvent concurrencer les autres employeurs publics et privés et peinent à conserver leurs travailleurs au sein de leur organisation.

C’est par ailleurs un point important dont il devra être question dans le cadre des négociations du pacte fiscal. Le monde municipal est multiple et les défis budgétaires, économiques, sociaux et relatifs aux changements climatiques varient beaucoup sur le territoire.

En ce qui a trait au budget seulement, il existe à l’intérieur même du monde municipal d’importantes disparités, entre autres quant aux conditions salariales. Les salaires consentis aux employés des grandes villes telles que Montréal et Québec n’ont rien de comparable avec ceux offerts dans les petites et moyennes municipalités. À titre d’exemple, l’écart de rémunération globale entre la Ville de Montréal et les municipalités de 5000 à 9999 habitants est de 60 % pour les cols bleus et de 75 % pour les cols blancs, selon le Palmarès des municipalités. 

Cette différence devra être reconnue et prise en compte dans les négociations qui s’amorcent avec le gouvernement. On ne peut aborder toutes les municipalités de la même façon. En fait, il y a des écarts importants quant aux moyens effectifs des municipalités de remplir leur rôle.

Nous sommes certains que le gouvernement saura reconnaître cette réalité et en tiendra compte dans ses propositions pour le renouvellement du pacte fiscal, de façon à donner aux petites et moyennes municipalités les moyens de faire face à leurs responsabilités sans cesse croissantes. Cela leur permettra d’être plus compétitives sur le marché de l’emploi, et ainsi d’acquérir l’expertise nécessaire pour être de véritables gouvernements de proximité, et ce, sur tout le territoire québécois.

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