Luc Ferrandez a raison : la planète change à la vitesse grand V et les conséquences sont dévastatrices. Les gouvernements, citoyens et compagnies d’assurance constatent avec effroi l’accélération vertigineuse du nombre et de l’ampleur des désastres causés par les changements climatiques. Chaque année, des centaines de milliards de dollars de pertes s’ajoutent au fardeau annuel précédent…

Les défis sont immenses, les délais vertigineusement courts. Nos milieux de vie doivent changer, tout comme nos habitudes. Radicalement.

Malheureusement, Projet Montréal semble intimidé par la complexité de certains défis et l’inertie du rutilant paquebot qu’est la Ville. Trop souvent, son ambition se limite à fermer une rue ici ou là pour installer des structures ludiques ou à planter une multitude d’arbres dans des stationnements et des espaces en attente de vocation.

La vision à long terme de cette administration se limite trop souvent à souhaiter la ligne rose.

Les changements doivent être à la fois complémentaires et profonds. Pour des centaines de milliers de citoyens, un tramway de l’Est incluant une série de ramifications vers le nord désengorgerait les lignes orange ou verte et dynamiserait les immenses friches industrielles et institutionnelles de l’Est. L’implantation d’un tel tramway doit être menée concurremment avec les travaux sur la rue Notre-Dame et non dans un horizon lointain.

L’urgence d’une vision

Des zones dévitalisées requièrent des transformations majeures de manière à consolider l’attractivité de Montréal. C’est pourquoi, à répétition, j’ai proposé à la Ville d’entreprendre des analyses urbanistiques volontaristes pour dynamiser certaines zones déstructurées entourant certaines stations de métro. Chaque fois, les responsables de l’administration actuelle ou de la précédente semblaient trouver la tâche accablante, comme si le développement d’une vision urbanistique nouvelle pour Montréal n’était ni une urgence inscrite dans la loi de l’urbanisme ni un objectif structurant.

La Ville a toujours été une machine lancée à fond de train dans une multitude de dossiers plus ou moins cohérents ou significatifs.

À l’occasion, excellence et esbroufe passagère y sont confondues. L’administration actuelle doit être plus perspicace. Elle doit aussi recentrer ses objectifs, ses actions pour obtenir des résultats réellement structurants.

Le temps des tâtonnements est terminé. Une vision globale, affirmée, dynamique s’impose, d’urgence. Plus encore, elle devra bénéficier d’appuis profonds dans la population pour passer des vœux pieux à la réalité. À nous tous de pousser la roue.

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