SNC-Lavalin sera-t-elle la cible d’une offre d’achat qui menacerait le maintien de son siège social au Québec ?

Cette question va longtemps alimenter les discussions dans les médias et autour des machines à café. C’est chaque fois le cas lorsqu’il s’agit de la propriété de nos grandes entreprises. C’est arrivé avec Rona, Alcan, Sico, St-Hubert et compagnie.

Deux points de vue s’opposeront encore. D’un côté, certains appelleront à l’intervention du gouvernement pour empêcher le départ du centre décisionnel de l’entreprise. De l’autre, on mettra en garde contre toute intervention coûteuse en rappelant que le nombre d’entreprises acquises par des Québécois à l’étranger surpasse historiquement celui des entreprises d’ici acquises par des étrangers.

Mais une troisième voix mériterait d’être entendue.

Comment favoriser l’éclosion de la prochaine génération de fleurons ?

Protéger les acquis, c’est bien. S’engager et s’investir pour faire émerger tout notre potentiel créatif et entrepreneurial, c’est mieux. Les fleurons d’hier et d’aujourd’hui ne constitueront qu’une partie du Québec inc. de demain et, il faut le souhaiter, plusieurs de nos futurs grands sièges sociaux sont en ce moment des entreprises en démarrage, des start-up et des PME en phase de croissance.

Plus nous en faciliterons la création et appuierons intelligemment ces entreprises et plus nous aurons de sièges sociaux.

L’économie peut être vue comme un jardin ou une forêt. Même les plus grands arbres peuvent mourir. Mais si on entretient un terrain sain, diversifié et vivant, de nouvelles pousses vont s’enraciner et se déployer.

Bien malin qui saurait prédire qui sont les futures CGI, CAE, Pharmascience, Aldo ou Québecor. Mais nous avons besoin de ce talent et de ce dynamisme pour faire battre le cœur de notre économie dans 5, 10 ou 20 ans. 

C’est par ce renouvellement et cette diversification que le Québec restera compétitif dans le monde, qu’il continuera de créer de la richesse et des emplois et d’exporter son savoir-faire aux quatre coins du monde. Et à voir la créativité et les préoccupations des nouvelles générations, on peut penser qu’elles le feront en trouvant des solutions aux défis environnementaux et sociaux qui se profilent à l’horizon.

Travailler maintenant pour qu’ils restent plus tard

Nous devons donc travailler à créer les conditions économiques et fiscales pour que le Québec soit plus attrayant et accueillant pour nos entreprises. Cela veut aussi dire que nous devons appuyer toujours plus efficacement nos start-up et nos entreprises à fort potentiel de croissance.

Le soutien à la vitalité économique de demain doit se classer en tête de nos priorités.

Plus notre pépinière de futurs sièges sociaux sera alimentée, bien soutenue et valorisée, notamment par une chaîne de financement québécoise forte, sophistiquée et en relation constante avec les entrepreneurs, et plus nous aurons de chances de les voir grandir et rester au Québec plus tard.

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion