La grande famille Robillard (composée de cinq enfants, neuf petits-enfants et cinq arrière-petits-enfants) est en deuil d’une grande dame, Laurette Champigny. Au nom de ma famille, je vous fais part du parcours de vie exceptionnel d’une pionnière.

En 1957, Laurette Champigny-Robillard travaille dans une agence de placement temporaire pour le personnel de bureau. Elle, qui est féministe depuis toujours grâce à sa grand-mère Georgiana, y apprend les raisons pour lesquelles les femmes reviennent au travail et leurs conditions de vie très différentes de celles des hommes. Elle devient membre de la Chambre de commerce de Montréal puis, en 1964-1965, elle est présidente du Conseil des femmes membres de la Chambre. 

Elle a participé à la campagne de Claire Kirkland-Casgrain, la première femme élue à l’Assemblée nationale du Québec. Elle a travaillé à la révision de la Constitution du Parti libéral du Québec pour donner aux femmes une part égale dans les décisions qui s’y prenaient. Avec Claire Kirkland-Casgrain, elle a aussi participé à l’organisation d’un événement soulignant le 25e anniversaire de l’obtention du droit de vote pour les femmes du Québec. 

Durant les années de préparation d’Expo 67, elle a fourni à cette exposition la plus importante cohorte de personnel temporaire. Laurette Champigny-Robillard a fait partie du comité travaillant à la Fédération des femmes du Québec et a siégé, jusqu’en 1973, à son conseil d’administration qui a mis sur pied un comité visant à créer le Conseil du statut de la femme. En 1973, Laurette Champigny a été la première présidente du Conseil du statut de la femme. Nous lui devons le rapport Pour les Québécoises : égalité et indépendance. En 1978, elle est devenue la première présidente de l’Office des personnes handicapées du Québec. En 1986, elle a été nommée sous-ministre adjointe au ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles.

PHOTO FOURNIE PAR CHANTAL ROBILLARD

« Laurette Champigny a joué rôle important à une époque où les droits des femmes et ceux des personnes handicapées pour leur intégration scolaire, professionnelle étaient bafoués ou ignorés », souligne l’auteure.

Même à la retraite, Laurette Champigny aura été présente au sein de divers comités, notamment à la Commission des libérations conditionnelles du Québec et également dans certains dossiers relevant de la Régie de l’assurance-maladie du Québec, entre autres le comité qui a mis sur pied l’assurance médicaments.

Pour sa vision sur le statut de la femme, pour son rôle important en matière d’organisation du travail et d’équité salariale, Laurette Champigny est une femme qui a laissé sa marque.

Sa vie entière a été consacrée à l’avancement des droits des femmes au Québec. Ce fut une pionnière et ses traces resteront à jamais gravées dans l’histoire du Québec !

Cependant, depuis son décès le 8 juillet dernier, malgré le témoignage du Conseil du statut de la femme et celui de l’Office des personnes handicapées du Québec, peu de personnes ont souligné son œuvre et son rôle important à une époque où les droits des femmes et les droits des personnes handicapées pour leur intégration scolaire, professionnelle étaient bafoués ou ignorés. Nous lui devons beaucoup, ne l’oublions pas !

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