En réponse à l’éditorial d’Ariane Krol, « Rien vu, vraiment ? », publié lundi

Dans son éditorial de lundi dernier, Ariane Krol se demande comment la situation qui avait cours à la résidence Louise-Vachon a pu être ignorée si longtemps par la direction du CISSS de Laval. « Aucun cadre n’a jamais rien remarqué ? Et si c’est vrai, comment justifier ça ? » Dans les faits, elle le savait depuis sept ans.

Dès 2012, le syndicat du personnel professionnel et technique avait informé quotidiennement les gestionnaires de la résidence des événements inacceptables. Un plan d’action devait même être élaboré en collaboration avec le syndicat local. Mais il n’y a eu aucun suivi. Pourquoi ?

Les actions d’intimidation se passaient le soir et les fins de semaine. Il n’y avait pas de gestionnaire sur place pour s’assurer d’un climat de travail sain durant cette période. C’est un des reliquats des nombreuses réformes et compressions qui sont venues dépouiller le réseau public de la santé et des services sociaux.

Le syndicat avait demandé qu’un gestionnaire soit de nouveau présent le soir, et ce n’est qu’en mai dernier que la direction a finalement acquiescé. Beaucoup trop tard. L’employeur a laissé l’ambiance de travail se détériorer. Un climat de terreur s’est installé.

Ce climat, le personnel professionnel et technique l’a vécu quotidiennement. Il a demandé à l’employeur de le protéger, ce que ce dernier a refusé de faire.

Pourquoi ne pas avoir dénoncé à la police les gestes répréhensibles ? Par peur des représailles. C’est ça, un climat de terreur.

Ne voyant aucun changement poindre à l’horizon, la moitié de l’équipe permanente d’experts a quitté la résidence pour éviter l’intimidation et préserver une santé mentale fragilisée. Une perte énorme pour les usagers de la résidence Louise-Vachon.

Pourquoi ne pas avoir écouté les représentants du personnel qui demandaient à l’employeur de les protéger, lui qui savait ce qui se passait à la résidence ? Pourquoi ne pas avoir mis un gestionnaire le soir et les fins de semaine pour rassurer les salariés et intervenir ? Pourquoi avoir attendu sept longues années ?

Réponses exigées

L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), qui représente depuis quelques années les travailleurs sociaux, les éducatrices, les techniciennes en éducation spécialisée, les psychoéducatrices, les psychologues, les agentes de relations humaines, etc. de la résidence Louise-Vachon, exige des réponses.

Le CISSS de Laval et la ministre de la Santé et des Services sociaux se doivent de les donner à toutes ces personnes qui ont subi, jour après jour, un climat de terreur. Ça n’effacera pas les agressions, mais ça démontrerait un minimum de respect de la part de l’employeur. C’est la moindre des choses.

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