Dans une entrevue publiée dans Le Devoir vendredi dernier, le premier ministre François Legault déclare envisager la tenue d’un référendum sur la réforme du mode de scrutin « comme lui demandent plusieurs caquistes ».

« François Legault refuse aujourd’hui de promettre la main sur le cœur d’instaurer un mode de scrutin proportionnel mixte à temps pour les prochaines élections, prévues le 1er octobre 2022. D’ailleurs, il dit ne s’être jamais engagé à accomplir une telle réforme dans un premier mandat », poursuit l’article du quotidien. Le premier ministre soutient maintenant ne s’être engagé qu’à déposer un projet de loi le 1er octobre 2019.

Toutefois, si l’on se réfère au texte de l’engagement qu’il a signé au nom de la Coalition avenir Québec, le 9 mai 2018, conjointement avec Manon Massé de Québec solidaire, Jean-François Lisée du Parti québécois et Alex Tyrrell du Parti vert du Québec, M. Legault s’est bel en bien engagé à ce que « les députés de l’Assemblée nationale soient élus, à partir de la 43e législature, selon un mode de scrutin semblable à celui étudié et avalisé par le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) dans son avis de décembre 2007 ».

C’est donc dire que les élections de 2022 devraient être régies par un scrutin mixte proportionnel avec compensation.

Ce scrutin remplacerait le vétuste scrutin majoritaire uninominal à un tour que l’Angleterre a légué à sa colonie canadienne en 1791 lors de l’introduction d’une première forme de démocratie parlementaire.

L’entente signée par les chefs des partis de l’opposition en mai 2018 notait aussi que « la question de la réforme du mode de scrutin est dans le débat public québécois depuis 1902 et que, compte tenu de tous les travaux d’étude faits depuis près de 50 ans, et surtout depuis l’élection générale de 1998, il est temps de passer de la parole aux actes ».

On se souvient qu’en 2017, le premier ministre Justin Trudeau a abandonné l’engagement que son parti avait pris lors des élections de 2015 de réformer le mode de scrutin avant les élections fédérales qui auront lieu en octobre.

Souhaitons que François Legault ne fasse pas un Justin Trudeau de lui-même, car une telle volte-face endommagerait gravement sa crédibilité auprès des électeurs québécois.

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