Chers amis libertariens, je dois vous remercier pour tout ce que vous avez fait au cours des dernières années pour ramener la droite canadienne à la vie et même pour lui permettre de faire de percées au Québec.

Il y a 15-20 ans, il ne faut pas s’en cacher : la droite était à terre partout au pays. Il n’y avait plus d’espoir et il ne restait que vous les fervents défenseurs de notre cause. Beaucoup dans les médias, de la gauche et même au sein de notre propre tente à droite, vous ont ridiculisés et traités de tous les noms imaginables. Ça prend une force de caractère pour traverser tout ce que vous avez affronté au cours des années. De la part de toute la droite, vous méritez un grand merci !

Vingt ans plus tard, regardons votre bilan : nous avons eu un gouvernement conservateur pendant presque 10 ans au fédéral, la succession de la défunte ADQ a été en mesure de prendre le pouvoir au Québec en promettant le déficit zéro et des baisses d’impôts, et actuellement une nouvelle vague bleue déferle au niveau provincial partout au Canada. Impressionnant.

Maintenant, il faut avoir une conversation franche ensemble à propos de Maxime Bernier. Jusqu’à cette semaine, j’étais en mesure de comprendre la loyauté que vous lui manifestiez. Il a été le porte-étendard de votre cause pendant les dures années au fédéral. Il parlait sans cesse de baisser les impôts, de réduire radicalement la taille de l’état et de respecter les champs de compétence des provinces ; toutes des causes qui vont sont chères.

À l’encontre de la philosophie libertarienne

Par contre, son annonce cette semaine qu’il était prêt à ouvrir le débat sur l’avortement va à l’encontre de la genèse centrale de votre philosophie : maximiser la liberté des citoyens. Vous pouvez plaider qu’il a été mal cité par les médias ou qu’il voulait uniquement redonner du pouvoir aux députés d’arrière-ban. Il reste que M. Bernier n’a pas écarté de voter pour restreindre la liberté individuelle des femmes.

Le seul avantage d’une telle sortie serait de générer une grande visibilité médiatique pour le Parti populaire du Canada, qui manque cruellement de couverture dans les médias. Mais sinon il n’y a pas de raison philosophique pour une telle position et elle n’avance certainement pas la cause libertarienne.

Voulez-vous réellement soutenir un chef qui est prêt à sacrifier ses principes pour des articles dans les médias ? C’est un pensez-y-bien.

Mes amis, d’un militant à d’autres, avec tous les efforts que vous avez déployés au cours des dernières années, ce n’est maintenant pas le moment d’abandonner vos principes. Vous avez travaillé trop fort pour les laisser à l’abandon avec un politicien qui se soucie plus de sa propre couverture médiatique et qui est prêt à les sacrifier pour un enjeu stérile sans débouché. Est-ce qu’Andrew Scheer représente toutes vos opinions ? Peut-être que non, mais il veut réduire la taille de l’État, baisser les impôts et respecter les champs de compétence des provinces. C’est un bon début. Revenez au sein de la grande tente conservatrice et gagnons les élections en octobre ; la droite a besoin de vous.

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