Rappelons-nous l’époque où le gouvernement ayant popularisé le slogan « Maîtres chez nous » a nationalisé différents producteurs et distributeurs d’électricité qui fonctionnaient sur le territoire québécois, dans le but de constituer Hydro-Québec.

Alors ministre des Richesses naturelles, René Lévesque a créé la société d’État avec entre autres l’idée d’augmenter la richesse collective des Québécois.

Cette idée, d’ailleurs toujours bien présente chez Hydro-Québec, s’observe encore dans sa mission. On peut la lire sur son site internet : Hydro-Québec a pour mission de fournir de l’électricité – ça va de soi –, mais de le faire en « contribuant de manière importante à la richesse collective du Québec ». En ce sens, l’ensemble de la population devrait en tirer bénéfice et le retour sur l’investissement devrait également être profitable à tous.

Il est aussi intéressant de noter que, devant ce changement drastique occasionné par la création de cette société d’État, le milieu des affaires et les partis de l’opposition contestaient farouchement la décision du gouvernement en place. Malgré cela, les décideurs politiques sont allés de l’avant et nous bénéficions encore aujourd’hui de leur courage politique.

Ce courage devrait nous servir d’inspiration afin de relever les défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui.

Encore en 2019, plus de 800 000 personnes vivent sous le seuil de faible revenu au Québec, et ce, malgré le fait que le Québec est riche de ses ressources naturelles et de la performance de ses sociétés d’État telles qu’Hydro-Québec, la SAQ et Loto-Québec.

À ce jour, les redevances sur l’exploitation des ressources naturelles, aussi minimes soient-elles, et les profits des sociétés d’État sont généralement versés dans les coffres de l’État. Le gouvernement peut ensuite les utiliser comme bon lui semble. Mais quel pourrait être l’impact sur la société si nous versions en partie ces revenus directement aux contribuables du Québec ? Pourrait-on, à l’instar de l’Alaska, instaurer un fonds à partir duquel un dividende social, national ou un revenu de base soit versé à la population ? Autrement dit, pourrait-on effectuer un transfert d’argent vers chaque Québécois de façon inconditionnelle, universelle et individuelle à partir de ce fonds ?

Bien que ça ne soit pas une panacée, rien ne nous empêche de faire ce changement dont le potentiel peut nous permettre de résoudre plusieurs problèmes, à commencer par réduire le nombre grandissant de personnes vivant en situation de précarité et stimuler l’économie.

Éducation de qualité et entreprises performantes

Le gouvernement actuel dit prioriser l’emploi hautement rémunéré. Pour y parvenir, deux éléments sont indispensables : une éducation de qualité et des entreprises performantes.

Le manque de stabilité financière est une des raisons qui expliquent pourquoi près de la moitié des jeunes hommes abandonnent l’école secondaire. C’est aussi pourquoi les personnes ayant de bonnes idées ne se lancent pas souvent en affaires. 

En ce sens, il n’est pas surprenant de constater que la majorité des fondateurs de moyennes et de grandes entreprises proviennent de familles aisées. Ça prend une base stable de revenus afin d’offrir assez de sécurité pour permettre aux personnes de prendre certains risques et d’investir dans leur avenir.

Un dividende social, national ou un revenu de base est susceptible d’aider les plus démunis à terminer leurs études, à faire une carrière, à éviter des problèmes de santé ou la criminalité qui sont souvent liés à des situations d’exclusion et de pauvreté.

Un dividende offrirait aussi une base financière pouvant inciter la population à se lancer en affaires, à prendre des risques et, conséquemment, à créer des emplois.

Mais par-dessus tout, un dividende permettrait de souder la société québécoise autour d’un projet commun, en incitant chacun à participer au développement et à l’amélioration de nos sociétés d’État.

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