Très enthousiaste à l'idée de voir mon premier franchir cette étape de la déprimante vie organisée, je l'ai inscrit à l'école du quartier. Cette école aurait pu être plus près, mais l'ancienne école à un coin de rue de la maison a été transformée en immeubles d'habitation (sic !). Mon fils se retrouve donc dans une école « salle d'urgence » dont le taux d'occupation atteint 169 %.

Si le ministre de l'Éducation, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche désire finalement visiter des écoles de la CSDM, il devrait faire un tour à l'angle du boulevard Saint-Joseph et de la 18e Avenue, dans le quartier Rosemont. Je luis offre une visite guidée. Je suis un produit de l'école publique et je crois en celle-ci. Par contre, ce que je constate, c'est une école sursaturée. Comme disait mon professeur de sciences, on a rempli les interstices ! On se croyait dans un des albums les plus récents de Martin Handford de la série Où est Charlie ?. Une extension temporaire a été annexée à l'école, rappelant des installations servant à la main-d'oeuvre d'un chantier de construction de la Baie-James des années 70.

Première nouvelle : malgré l'annexe pleine à craquer, l'école ne suffit pas à la tâche. La maternelle et la prématernelle ne se font pas sur place. Mon fils devra prendre une navette quotidiennement pour aller passer sa journée dans d'autres locaux. En tant que parent, on se dit « c'est un choc démographique, il y a un plan ». Eh bien non ! Le projet d'agrandissement a encore été refusé sous prétexte qu'il y a de la place dans d'autres quartiers et qu'on manque de moyens. 

Le premier contact d'un enfant avec l'école est important et on semble négliger ce fait. Il se fait des amis, il bâtit sa confiance.

On ne peut pas chambarder sa réalité comme on change le code d'une chaîne de production de pneus.

Les écoles de la CSDM semblent venir d'une autre époque, mais avec l'usure, en prime. 

Selon une missive publiée par le député Jean-François Lisée et 50 organisations de Rosemont, le coût du projet est de 12,2 millions de dollars. Je sais, on est serré. Mais ici, on ne parle pas de dépense, mais d'investissement. On parle de créer un climat propice à l'apprentissage et d'éviter des coûts futurs plus importants. Ici, mon intention n'est pas égoïste. Avant que l'agrandissement se fasse, s'il y a lieu, mon fils aura le temps d'atteindre l'école secondaire.

La vie de parents dans la région métropolitaine est difficile. C'est une course contre la montre tous les matins et plusieurs couples n'en sortent pas indemnes. Prix de l'immobilier inaccessible à plusieurs familles ; écoles vétustes ; congestion routière, même en autobus ; le débordement des écoles s'ajoute à la liste des aspects irritants nuisant à la volonté de Montréal à retenir les familles. 

Je propose au ministre une deuxième visite, celle de l'école du Sentier à Drummondville. On y trouve un bâtiment fenêtré et écologique dans un quartier favorisé. En comparant la réalité des deux écoles, on voit l'application de l'austérité à géométrie variable. Si le gouvernement cherche comment trouver 12,2 millions dans un budget avoisinant les 100 milliards, j'ai quelques pistes de solution et mon temps est gratuit pour la cause.

Pendant ce temps, on a un bain-tourbillon financé grassement avec les fonds publics attendant encore son équipe de hockey imaginaire de la LNH. Il est à combien déjà le taux de change ? 1,41 dollar canadien par dollar américain. Des questions ?

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