Si l'arrivée de Louise Harel et de Denis Coderre sur la scène de la politique municipale ressemble à des prouesses de parachutiste, il en est tout autrement pour Richard Bergeron de Projet Montréal. Depuis près d'une décennie, ce parti fait sa place, tranquillement, mais sûrement. Et si le traitement médiatique accordé à ce parti n'était pas à la hauteur de ce qu'il devrait être?

Si l'arrivée de Louise Harel et de Denis Coderre sur la scène de la politique municipale ressemble à des prouesses de parachutiste, il en est tout autrement pour Richard Bergeron de Projet Montréal. Depuis près d'une décennie, ce parti fait sa place, tranquillement, mais sûrement. Et si le traitement médiatique accordé à ce parti n'était pas à la hauteur de ce qu'il devrait être?

Il y a quelques années, j'étais assis en train de siroter un thé au bistro In Vivo dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Projet Montréal en était alors à ses balbutiements. Richard Bergeron y donnait alors une conférence devant une vingtaine de personnes. À l'aide d'un diaporama, une bouteille d'eau à la main, il redessinait littéralement Montréal. Je n'avais jamais été réellement intéressé à la politique municipale avant cet instant précis.

Ce n'est pas que l'homme soit particulièrement charismatique: voix étouffée, visage sérieux, rien pour soulever les foules. Par contre, il avait un plan précis d'aménagement urbain. Une vision futuriste de Montréal où l'urbanité ne rimait pas avec établissement des familles dans les banlieues. Sa vision était claire: implantation d'un tramway, développement urbain pour retenir les familles, amélioration des berges du Saint-Laurent, etc. En faisant des parallèles avec les grandes villes du monde, il invitait les Montréalais à rêver leur ville.

En somme, ses votes, il ne les a pas gagnés avec des poignées de main ou des «tweets», mais en passant des heures, des semaines, des années à présenter son projet, de café en café, par petits groupes, tranquillement, mais sûrement. J'ai un grand respect pour les hommes et les femmes qui s'investissement sans compter, parce qu'ils ont un rêve et une vision pour leur ville.

Évidemment, les médias font de Luc Ferrandez une icône plus grande que nature. Très polarisant, le maire du Plateau Mont-Royal aura eu le courage de bien peu d'élus: respecter ses promesses et ne pas reculer contre vents et marées. Projet Montréal serait-il en tête des sondages si Richard Bergeron avait trouvé une tête d'affiche pour se présenter à ses côtés? Peut-être.

Il y a aussi cette image s'opposant à la voiture qui colle à l'étiquette du parti. Personnellement, je pense qu'il faut nuancer la position de la voiture et du développement durable. Les automobilistes et les Montréalais doivent comprendre que le développement de leur ville passe par un désengorgement des transports. Pour ce faire, il est indéniable qu'une réduction de la circulation automobile devra passer par un système de transport en commun efficace et très développé. Ainsi, être pour le bien collectif, ne signifie pas d'être contre la voiture, mais reconnaître que celle-ci occupe beaucoup d'espaces communs au détriment de la population.

Je suis de ceux qui pensent que ce parti devrait avoir droit à sa chance. La Chambre de commerce du Montréal métropolitain se cherche un maire? Pourquoi ne pas donner la chance à Projet Montréal? Parce qu'une ville, c'est bien plus qu'un réseau wi-fi.

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