Depuis le 4 septembre, c'est presque le monde à l'envers. Un certain patronat, qui trouvait que les demandes de consultation sur des projets par des groupes de citoyens étaient une perte de temps, exige maintenant d'être consulté. La Fédération des chambres de commerce presse le gouvernement Marois de «rétablir le dialogue» avec les milieux d'affaires. Je pense plutôt que c'est à un certain patronat - car il ne faut pas généraliser -, d'arrêter sa campagne de peur et d'entreprendre un dialogue de bonne foi.

C'est presque le monde à l'envers parce que, comme les milieux d'affaires, les groupes de citoyens, les organismes communautaires et syndicaux, qui étaient ignorés par le précédent gouvernement, veulent toujours être consultés et participer à l'élaboration des décisions. Il ne faudrait pas que le gouvernement les oublie.

La consultation doit se faire sur des dossiers qui sont nouveaux, ce qui n'est pas le cas pour les trois décisions prises par le nouveau gouvernement. Celles-ci sont l'aboutissement d'intenses débats et de consultations tenues par le PQ et d'autres regroupements qui durent depuis des mois. Ces décisions n'ont rien d'improvisé.

La position du PQ sur Gentilly remonte à décembre 2009, celle sur les droits de scolarité à avril 2011 et celle sur l'abolition de la taxe santé à février 2012. Elles sont devenues des engagements électoraux et le nouveau gouvernement doit leur donner suite.

Comme la première ministre Marois l'a rappelé à plusieurs reprises, les modalités entourant ces décisions feront l'objet de consultations avec les milieux concernés et de négociations lorsque nécessaire avec les partis d'opposition. Il faudra arriver à des consensus régionaux sur la façon d'utiliser les 200 millions prévus dans la région de Bécancour. Les États généraux sur l'éducation constitueront un grand forum sur l'accessibilité et le financement de l'éducation postsecondaire. Quant à l'abolition de la taxe santé, le ministre des Finances l'a répété à plusieurs occasions, «nous serons flexibles sur les moyens, mais inflexibles sur les objectifs».

Le nouveau gouvernement doit donner suite à cette proposition qui est dans l'intérêt du Québec, à la fois pour stimuler l'économie en laissant un milliard dans la poche de 4,5 millions de contribuables, et pour rétablir une plus grande équité fiscale.

Il ne faut pas oublier qu'au cours des dernières années, l'ancien gouvernement avait haussé les taxes et les tarifs de plus de 7,5 milliards, ce qui a alourdi le fardeau fiscal global de la classe moyenne. Outre l'imposition de la taxe santé (920 millions), la TVQ a été augmentée de deux points de pourcentage (2,8 milliards), la taxe sur l'essence aussi (480 millions) ainsi que les tarifs d'électricité (1,6 milliard) et j'en passe.

Il faut que les milieux d'affaires comprennent que leurs préoccupations représentent des intérêts particuliers au sein de la société et que le rôle d'un gouvernement est d'agir en ayant comme priorité le bien commun de la nation. Dans ce cas-ci, on parle de mesures fiscales qui touchent 3% des contribuables et qui profitent à 97%!

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion