Décalage horaire oblige, pour voir en direct les performances des espoirs canadiens à Sotchi, les Québécois devront parfois se résigner à veiller très, très tard... ou à se lever très, très tôt!

Mais, déjà, on peut dire que ça en vaut le coup.

La première journée (officieuse) de compétitions olympiques, jeudi, a été marquée par l'entrée en scène d'une nouvelle discipline olympique extrêmement spectaculaire, le slopestyle, une épreuve de surf des neiges. Et il se trouve que deux Québécois, Maxence Parrot et Sébastien Toutant, font partie de l'élite mondiale dans ce sport à forte dose d'adrénaline qui fait la joie de nos jeunes adeptes de snowparks. Le saut du lit n'en a été que plus facile...

Les qualifications se déroulaient dans la nuit de mercredi à jeudi, heure du Québec.

Heureusement, cette compétition haute en couleur pouvait être vue en direct sur le site radio-canada.ca (la retransmission en direct à la télé ne débute qu'avec l'ouverture des Jeux, aujourd'hui).

Maxence Parrot et Sébastien Toutant n'ont pas tardé à en mettre plein la vue avec leurs prouesses aériennes et se sont aisément qualifiés pour la finale de samedi. Pas besoin d'être un grand connaisseur pour reconnaître les meilleurs. La magnificence de leurs sauts parlait d'elle-même et avait de quoi chasser rapidement les derniers relents de sommeil des internautes. Parrot, un jeune de 19 ans originaire de Bromont, a mérité la meilleure note avec une descente qui a frôlé la perfection.

Ces qualifications étaient l'occasion de se familiariser avec le jargon propre aux figures acrobatiques du slopestyle. Quand on décrit les rotations des athlètes, on a l'impression de replonger dans nos bons vieux cours de géométrie: des 1080 degrés (trois tours), des 1260 (trois tours et demi), et même des 1440 (quatre tours!). De quoi donner le tournis aux téléspectateurs!

Pour accroître leur effet majestueux, les sauts sont effectués avec les montagnes enneigées du Caucase en arrière-plan. On dirait que les planchistes s'accrochent littéralement aux cimes lorsqu'ils s'envolent. Tout simplement saisissant.

Ces images à couper le souffle ne sont pas sans rappeler les sauts périlleux des plongeurs avec la célèbre cathédrale Sagrada Família de Barcelone en fond de scène aux Jeux olympiques d'été de 1992.

Chair de poule garantie

En plus du slopestyle en surf des neiges, il faudra aussi se déguiser en oiseau de nuit pour suivre en direct le skieur Erik Guay en descente et en super-G, ainsi que Kaya Turski à l'épreuve féminine de slopestyle en ski acrobatique. Ou il faudra à tout le moins se lever dès potron-minet pour épauler moralement Alex Harvey dans les compétitions de ski de fond.

Évidemment, le décalage de plusieurs heures fait souvent partie de la routine quotidienne lorsqu'on tient à vivre les événements en direct aux Jeux olympiques. Pensons, dans un passé récent, à Pékin (2008), Turin (2006) ou Athènes (2004). Et franchement, l'émotion est beaucoup moins intense lorsqu'on regarde les compétitions en différé alors qu'on en connaît déjà l'issue. Il n'y a rien comme le direct pour ressentir la chair de poule, avoir les mains moites, avant de pousser un cri de joie lorsque notre athlète favori réussit une performance digne d'un podium.

Prochain rendez-vous: 3h30 samedi pour la finale du slopestyle masculin. Pas moins de 200 partisans de Maxime Parrot sont attendus en pleine nuit au Domaine Château Bromont pour vivre en gang cette effervescence. Une première médaille pour le Canada?

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