Je suis surpris et un peu déçu que, dans votre éditorial du 4 août, vous ne parliez pas des médias et leur rôle dans la transmission des opinions hâtives. Après tout, l'opinion publique se forme d'après les renseignements véhiculés par eux, sans parler des titres et entêtes qui ne servent souvent qu'à provoquer et vendre.

Bien à vous,

André Aubin

M. Aubin,

Sans doute avez-vous lu mon texte trop rapidement. En fait, je parle des médias à plusieurs reprises:

«Cela n'a pas empêché certains médias de sauter aux conclusions et, à leur suite, deux ministres du gouvernement Harper d'exprimer leur consternation. Notre collègue Marie-Claude Lortie a dénoncé hier, avec raison, l'empressement des ministres Baird et Kenney à exprimer leur inquiétude alors que la piètre qualité de la vidéo aurait exigé davantage de prudence.

«Cela dit, il faut reconnaître que dans de telles circonstances, la pression médiatique est forte. Le gouvernement ne réagissant pas dans l'heure ou faisant preuve de circonspection est vite accusé de mollesse, d'incompétence.

(...)

«Propulsé par une information toujours plus rapide, le lourd convoi de la démocratie s'est emballé. À ce stade, il serait illusoire de penser qu'on pourra en freiner la course. Reste donc à trouver des façons de limiter les effets pervers de cette vitesse excessive sur notre système politique.»

Je suis donc d'accord avec vous sur le fait que les médias jouent un rôle important dans l'accélération que je déplore. C'est le résultat de l'évolution technologique (information continue, internet). Cette évolution comporte beaucoup d'effets positifs, mais aussi certains effets pervers. Ce sont ces effets qu'il faut chercher, autant chez les médias que dans la classe politique, à limiter.

Merci de votre courriel,

André Pratte