Il est de bon ton de critiquer les commissions scolaires et de réclamer leur abolition. Mais personne n'a encore été en mesure de préciser ce qui devrait les remplacer et combien coûterait ce changement de structures.

Une instance intermédiaire assure généralement le lien entre les écoles et le gouvernement. Certains pays ont opté pour une commission interne au sein d'une municipalité, ailleurs ce sont des communes qui gèrent les écoles, tandis qu'en Amérique du Nord, on retrouve majoritairement des commissions scolaires.

Elles s'occupent des paies, du transport scolaire et des immeubles. Elles embauchent le personnel. Elles gèrent les conventions collectives. Elles organisent les services éducatifs. Elles sont responsables de la formation générale, mais aussi de la formation professionnelle et de l'éducation aux adultes. Elles choisissent les projets d'agrandissement d'école qui seront soumis au ministère. Elles déterminent l'implantation des classes spéciales pour les enfants atteints d'une déficience intellectuelle légère ou présentant des troubles de comportement graves.

D'autres instances pourraient vraisemblablement assumer ces fonctions. Montréal et Québec ont montré un intérêt à le faire, mais il n'est pas dit que ce transfert de responsabilités se ferait à coût nul. La tâche promet aussi d'être complexe pour de petites municipalités, surtout en milieu rural.

Le nombre de commissions scolaires a fondu avec les années, augmentant chaque fois la superficie de leur territoire. Bien que l'objectif de proximité se soit estompé, il existe encore. Si un questionnement survient concernant un autobus, le parent parle directement au responsable du transport scolaire, qui connaît chacun des trajets. Qu'en serait-il si le transport scolaire était géré par le réseau de transport d'une grande ville?

Dans le passé, le vérificateur général a critiqué la gestion des commissions scolaires, recommandant notamment le regroupement de services - dont celui de la paie - sans grands résultats. Les frais administratifs ont tout de même été réduits pour atteindre 4,4% aujourd'hui.

Il reste encore du travail en ce qui a trait à la gestion des budgets. Les directions d'école se plaignent régulièrement que l'argent ne se rend pas jusqu'aux élèves. Le vieux matériel dans plusieurs classes en témoigne.

Le ministère de l'Éducation doit aussi assumer une part du blâme. La gestion axée sur les résultats a fait en sorte d'augmenter la reddition de comptes et la bureaucratie. Les commissions scolaires rédigent jusqu'à cinq rapports financiers par année, sans compter des rapports détaillant leurs résultats en regard de la réussite scolaire, la lutte à l'intimidation, etc. Cette reddition coûte cher et limite l'autonomie.

Repenser les structures des commissions scolaires peut sembler populaire dans le contexte actuel, mais il faut se demander si c'est réellement la priorité. La preuve n'a pas été faite qu'il y a des économies à faire et surtout, que cela ferait en sorte d'améliorer l'enseignement dispensé aux élèves.