La campagne électorale qui se termine aujourd'hui aura été monopolisée par des scandales et des révélations-chocs. Résultat, on a moins parlé des engagements des différents partis. C'est malheureux, car on trouve dans leurs programmes des propositions qui méritent d'être retenues et qui devraient être réalisées au cours des prochains mois ou années, peu importe qui prend le pouvoir lundi.

Parmi les idées qui s'imposent, celle de ramener certains services d'arrondissements à l'hôtel de ville, comme le suggère Vision Montréal. Louise Harel a raison de vouloir centraliser le déneigement, par exemple. Une artère qui traverse plusieurs arrondissements et qui est soumise à des règles de déneigement différentes d'un arrondissement à l'autre, ça ne fonctionne pas. Parmi les autres propositions du parti de Mme Harel qui devraient être adoptées rapidement, celle de ramener le service d'urbanisme ainsi que celui du développement économique à l'hôtel de ville s'impose. Comme pour le déneigement, c'est une question de logique et d'efficacité.

 

Le parti du maire Gérald Tremblay propose quant à lui de poursuivre la mise en oeuvre de son plan de transport. Excellente idée. Jusqu'ici, ce sont beaucoup les cyclistes qui ont profité de l'application de nouvelles mesures (BIXI, prolongement des pistes cyclables, etc.). Il faut passer à la vitesse supérieure et étudier rapidement la faisabilité d'instaurer un tramway (un des principaux engagements de Projet Montréal) non pas en boucle, dans le Vieux-Montréal, pour déplacer deux ou trois touristes, mais bien sûr une artère importante comme le chemin de la Côte-des-Neiges ou l'avenue du Parc.

Les propositions de Projet Montréal visant à démocratiser la vie politique municipale méritent quant à elles d'être étudiées sérieusement: le recours aux commissions du conseil (comme c'est le cas à la Ville d'Ottawa) doivent être examinées. S'il est démontré qu'on peut déplacer une partie du pouvoir vers ces commissions sans alourdir le processus décisionnel, alors on pourrait l'envisager dans certains dossiers comme l'élaboration du budget de la Ville, par exemple.

Montréal doit également continuer à se battre dans le dossier de l'échangeur Turcot, en insistant sur l'importance des transports collectifs et du respect des populations riveraines. Le ministère des Transports ne peut assumer seul la planification d'une infrastructure aussi cruciale dans la vie de la métropole.

Le recouvrement de l'autoroute Ville-Marie et l'accès au fleuve, des idées communes aux trois partis, doivent également être inscrites à l'agenda de la prochaine administration montréalaise.

Enfin, pour mobiliser les Montréalais, il nous semble que le 375e anniversaire de la Ville, en 2017, est un événement plus rassembleur et réaliste que l'obtention d'une éventuelle exposition universelle en 2020. Dès lundi, la nouvelle administration devra se mettre au travail.