Les deux principaux partis municipaux ont donné le coup d'envoi à la campagne électorale hier midi. Devant leurs militants survoltés, ils ont présenté leurs candidats ainsi que les grandes lignes de leur programme. Les Montréalais ont deux mois pour décider qui, selon eux, serait le plus apte à diriger la métropole.

Gérald Tremblay et Louise Harel voudraient parler d'avenir, mais ils arrivent tous les deux avec un lourd bagage.

 

À titre de ministre des Affaires municipales, la nouvelle chef de Vision Montréal a été responsable des fusions que plusieurs associent au début de la déchéance de la Ville. Difficile à oublier.

Quant à Gérald Tremblay, il se représente devant l'électorat avec un bilan entaché. Il aura beau répéter qu'il ne veut plus être attaqué sur ce sujet et qu'il n'a rien à se reprocher, il demeure que le maire de Montréal a des comptes à rendre à ses électeurs.

Ce n'est pas parce que l'ancien président du comité exécutif Frank Zampino a quitté son poste qu'on peut balayer les scandales des derniers mois sous le tapis. M. Tremblay était maire lorsque le comité exécutif a privatisé la SHDM.

Il était également maire lorsque des élus et des hauts fonctionnaires ont effectué des voyages en compagnie d'entrepreneurs ayant des liens d'affaires avec la Ville. Même si son intégrité personnelle n'est pas remise en question, il doit répondre des agissements de son équipe.

Gérald Tremblay et Louise Harel devront également préciser leur vision de Montréal.

Jusqu'ici, leurs programmes se ressemblent: une ville verte, un parti pris pour les transports en commun, l'amélioration des services aux citoyens. On ne réinventera pas la roue. Il faudra toutefois expliquer aux Montréalais de quelle façon on souhaite améliorer la gouvernance ou encore, financer le développement des transports en commun. Pour l'instant, c'est assez vague.

Mais la plus grande difficulté des candidats à la mairie sera de combattre le cynisme ambiant, cynisme qui a atteint son paroxysme au cours des derniers mois.

Les scandales qui ont secoué l'hôtel de ville ont ébranlé la confiance des Montréalais en plus de ternir la réputation de leur ville à l'étranger. À ce cynisme et à cette méfiance, il faut ajouter la morosité ambiante qui règne dans la métropole.

La crise économique a reporté à plus tard (quand? on ne sait pas) des projets immobiliers importants comme Griffintown ou la gare Viger. La disparition du Grand Prix de Formule 1, l'absence de grands projets mobilisateurs et les récentes chicanes avec la Ville de Québec qui, elle, a le vent dans les voiles, participent à la déprime automnale des Montréalais.

Hier, Gérald Tremblay et Louise Harel ont parlé de passion pour leur ville. On verra au cours des prochaines semaines s'ils réussissent à rallumer la flamme des Montréalais.