Kathleen Casey-Kirschling est venue au monde à Philadelphie une seconde après minuit, le premier janvier 1946. Elle est la première-née des 90 millions de baby-boomers nord-américains, dont neuf millions de Canadiens qui, eux, sont nés à partir de 1947 - le baby-boom ayant débuté ici plus tard qu'aux États-Unis, considère-t-on généralement.

Kathleen Casey-Kirschling est venue au monde à Philadelphie une seconde après minuit, le premier janvier 1946. Elle est la première-née des 90 millions de baby-boomers nord-américains, dont neuf millions de Canadiens qui, eux, sont nés à partir de 1947 - le baby-boom ayant débuté ici plus tard qu'aux États-Unis, considère-t-on généralement.

Les plus vieux arrivent donc à 65 ans, moment officiel de la retraite; ils auront tous atteint cet âge dans 20 ans.

L'âge de la retraite? Il est théorique, bien sûr, puisque beaucoup de baby-boomers ont déjà accroché leurs patins alors que d'autres travailleront pratiquement jusqu'à leur mort. Néanmoins, le phénomène demande réflexion. Quant à sa portée économique, d'abord: vieillissement, santé, finances publiques, etc., tout ça, on connaît! Ensuite, quant à la façon dont sera vécue cette transition sur le plan humain.

Les baby-boomers pourraient constituer «la première génération qui, ayant la santé, l'énergie, les ressources et la confiance en soi, demeurera rebelle et instigatrice de changement jusque dans son vieil âge». C'est ce qu'écrit Michael Adams, essayiste et cofondateur de la firme Environics, dans un ouvrage qui vient de paraître (Stayin' Alive, non traduit en français). Rien d'étonnant. Les boomers se battent déjà pour «adapter» la mort à leurs désirs et besoins, ce qui serait certainement l'ultime réforme...

Entretemps, ils continuent à s'investir dans la quête du bonheur... chacun selon sa philosophie. Les boomers canadiens ne sont pas tous allés se rouler dans la boue à Woodstock, en effet, et la proportion parmi eux de vieux hippies contemplatifs est très faible!

Michael Adams identifie quatre grands «tribus» de boomers (voir à ce sujet le Blogue de l'édito, sur Cyberpresse). Or, la plupart d'entre eux ressemblent plus à leurs parents qu'ils ne l'admettent. En témoigne une certaine conception du travail qui transparaît dans un récent sondage (Scotia/Harris-Décima) voulant que les deux tiers des boomers canadiens désirent continuer à travailler. Et pas surtout pour des raisons financières. Ils n'ont tout simplement pas envie de passer 48 heures par semaine devant la télé, comme le font en moyenne les Américains âgés qui ne travaillent pas!

Justement, voilà un beau défi pour les rebelles aux cheveux gris: casser le «système»!

C'est-à-dire: le système qui régit le monde du travail, marqué par la rigidité étatique, patronale et syndicale. Laquelle rend difficile l'expression de la volonté individuelle en cette matière, ce qui est d'autant plus illogique que ces aspirations vont dans le sens de l'intérêt général. Quelques réformettes ont d'ailleurs déjà été engagées - notamment, il y a huit jours, concernant le régime de retraite du secteur public québécois, rendu plus juste envers qui désire travailler plus longtemps.

C'est intéressant, mais il n'y a pas de quoi se rouler dans la boue: les baby-boomers, et pas seulement les salariés de l'État, auront besoin de bien davantage.