L'application du concept a été très différente d'un pays à un autre. Mais le concept lui-même, celui du multiculturalisme, est partout sérieusement écorché.

L'application du concept a été très différente d'un pays à un autre. Mais le concept lui-même, celui du multiculturalisme, est partout sérieusement écorché.

En constatant l'échec du «multikulti», la chancelière Angela Merkel n'a en effet rien dit qui ne l'ait déjà été presque partout ailleurs en Occident. Certes, chez elle, en Allemagne, la situation des immigrants a été aggravée par l'accès difficile à la citoyenneté, tout comme elle l'a été ailleurs par d'autres facteurs particuliers.

Mais cela n'infirme en rien le constat général: la «nouvelle» immigration, celle issue de sociétés - en particulier musulmanes - dont les valeurs sont très différentes de celles des sociétés d'accueil, entre partout en collision avec celles-ci.

Il y a faute des deux côtés.

Ainsi, il débarque en quatre ans un million d'immigrants au Canada, dont 20% au Québec. Pourquoi viennent-ils? Essentiellement, pour la prospérité, la sécurité et la liberté qu'ils n'ont pas, ou peu, dans leur pays d'origine.

Or, nous n'avons pas encore suffisamment compris que ces attraits doivent leur existence aux valeurs communes des nations occidentales, dont la nôtre. L'égalité des sexes, la liberté d'expression ou la laïcité de l'espace public, par exemple, ne sont pas des figurines décoratives que l'on pique au sortir du four sur le gâteau de la prospérité, de la sécurité et de la liberté. Ce sont les ingrédients essentiels à partir desquels on le cuisine!

Pas de valeurs inspirées des Lumières, pas de gâteau!

Comment se fait-il alors qu'il se trouve des minorités pour s'attaquer à ces valeurs? Et qu'il se trouve des majorités pour tolérer cette suicidaire entreprise? Car voilà bien le travail du multiculturalisme, non pas théorique, mais appliqué: scier ensemble la branche sur laquelle nous, les «de souche» comme les nouvelles pousses, sommes tous assis!

Que faire?

Partout, on a constaté que le fait religieux est, pour la «nouvelle» immigration, le principal frein à l'intégration. Or, 40% des immigrants entrés au Canada entre 1982 et 2001 manifestent un haut niveau de religiosité. Danger ! Il faut consacrer nos efforts, non pas à accommoder toujours davantage les fétiches religieux, ce qui a pour effet de les exacerber. Mais bien à livrer la marchandise annoncée : liberté, sécurité, prospérité.

Pour ce faire, nous devons mieux informer les immigrants sur ce qui a fait notre prospérité et fera la leur. Nous devons desserrer les freins à l'éducation et à l'emploi, ceux que nous leur infligeons comme ceux qu'ils s'infligent eux-mêmes. Nous devons garantir à chacun - et surtout à chacune -  sécurité et liberté, par rapport à leur propre communauté au besoin.

Enfin et surtout, nous devons prévenir la résurgence des guerres de religion, y compris la guerre de l'une ou l'autre religion contre la société qui l'entoure, et dont nous aurions tous à souffrir.

LE BLOGUE DE L'ÉDITO

Le «multikulti» fléché!