Le Québec n’est pas seul ces jours-ci à pleurer la disparition de femmes tuées par des porteurs de haine.

Au Chili, en France, au Mexique, en Colombie, en Espagne, en Grande-Bretagne et en Turquie, des militantes et des artistes se mobilisent pour dénoncer le féminicide. Parfois, elles chantent et dansent leur colère, s’inspirant d’une chanson d’un groupe théâtral chilien. Parfois, elles y consacrent des œuvres d’art publiques.

Et c’est bien plus qu’un slogan. En 2017, au moins 87 000 femmes ont été tuées de manière intentionnelle dans le monde, selon ONU femmes. C’est 6000 fois l’attentat de Polytechnique en un an. 6000 fois ! Ces meurtres ne sont pas tous l’œuvre d’un tireur qui carbure à la misogynie. La plupart sont perpétrés par un conjoint, un soi-disant « amoureux » ou par des membres de la famille immédiate de la victime.

Le phénomène est d’une telle envergure que l’Organisation mondiale de la santé traite le féminicide comme un problème de santé publique. Si les femmes d’Asie et d’Afrique sont les plus touchées, les Canadiennes ne sont pas épargnées. Une femme est tuée au pays tous les 2,5 jours.

Ce chiffre doit nous obséder bien au-delà du 6 décembre que nous venons de souligner. Ce chiffre doit nous servir de boussole collective.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Des faisceaux lumineux projetés du mont Royal commémorent, chaque année, les 14 femmes assassinées le 6 décembre 1989 à l’École polytechnique.

À voir : au Chili, le groupe de théâtre Lastesis a écrit la chanson Un violador en tu camino (Un violeur sur ton chemin) l’an dernier. La chanson dénonce l’aspect systémique de la violence contre les femmes. Le 25 novembre dernier, le même groupe a organisé une performance publique de la chanson, l’accompagnant d’une chorégraphie. Depuis, la vidéo est devenue virale. Des femmes aux quatre coins du monde ont repris la chanson qui dénonce la violence, la traduisant dans plusieurs langues.

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