Les dernières semaines ont été éprouvantes pour les automobilistes qui, malgré les chaudes températures, ont subi des embouteillages dignes des pires tempêtes de neige.

La faute incombe évidemment aux chantiers qui parsèment Montréal. Des chantiers qui devraient d'ailleurs, encore cette année, mettre à rude épreuve la patience des navetteurs au cours des semaines suivant la rentrée scolaire.

Et pourtant, c'est à se demander si les élus s'en soucient vraiment...

L'automne a beau s'annoncer chaud en terme de congestion routière, ni la Ville de Montréal ni le gouvernement du Québec ne s'est encore montré le bout du nez pour faire savoir aux automobilistes et aux usagers du transport en commun qu'ils ont la situation bien en main.

Le contexte est en ce sens bien différent des années passées. Rappelez-vous le 18 août 2011: Jean Charest et quatre de ses ministres s'assoyaient alors avec les maires de Montréal et de la région pour mieux planifier les chantiers et les déplacements avant la rentrée.

Un comité permanent, appelé Mobilité Montréal, était même créé afin de réunir tous les acteurs concernés, de «briser les silos, mobiliser les ressources et repenser les façons de faire» une fois pour toutes.

Rappelez-vous aussi 2012: suite à une rencontre du comité de direction de Mobilité Montréal (ministre des Transports, maires de Montréal, mairesse de Longueuil, etc.), une panoplie de mesures est à nouveau annoncée «pour contrer les effets des chantiers routiers sur la circulation dans la région métropolitaine».

Et cette année? Rien...

Il y a bien eu une coordination des chantiers par les fonctionnaires, qui eux se rencontrent chaque mois. Mais le fameux «comité de direction», qui donnait un poids politique à Mobilité Montréal, ne s'est pas rencontré une seule fois depuis... 15 mois! Il y a eu quatre rencontres entre janvier et mai 2012, puis le silence s'est installé.

Où est passée la volonté politique des dernières années? Où est le ministre des Transports, censée jouer un rôle de leader? Où est la Ville de Montréal, étonnamment discrète? Où sont les promesses d'actions concrètes et à court terme?

Bien beau d'émettre des communiqués de presse et d'entretenir un fil Twitter, mais soyons sérieux, la communication de masse passe par les maires et ministres. C'est eux qui doivent profiter de l'attention médiatique dont ils jouissent pour rassurer les navetteurs. Pour préciser que tout est fait pour réduire l'impact des chantiers de la rue Papineau sur Jacques-Cartier. Pour indiquer quand la bretelle de l'autoroute 20 menant à Turcot sera rouverte. Pour expliquer la planification des réfections à venir sur Henri-Bourassa, Côte-des-Neiges, Sherbrooke Est...

Il y a certes une part de résignation pour tout navetteur dont le bus ou l'auto est coincé dans le trafic. Mais il y a aussi une part de frustration que seuls les élus qui s'engagent ont le pouvoir d'atténuer.

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