À l'issue d'une course aussi brève qu'intense, les élus du conseil municipal de Montréal ont accordé leur confiance à Laurent Blanchard, hier, un homme d'une grande humilité qui promet stabilité et continuité jusqu'aux élections du 3 novembre prochain.

À l'issue d'une course aussi brève qu'intense, les élus du conseil municipal de Montréal ont accordé leur confiance à Laurent Blanchard, hier, un homme d'une grande humilité qui promet stabilité et continuité jusqu'aux élections du 3 novembre prochain.

La résilience, assurément, a une ville...

Contrairement à Laval qui a eu besoin d'une tutelle, à Mascouche qui a eu droit à une loi faite sur mesure à l'Assemblée nationale et à toutes ces municipalités assujetties à la Commission municipale, Montréal a en effet réussi à passer au travers d'une énième crise sans qu'on ait eu besoin de l'infantiliser.

Certes, la Ville vit une période tumultueuse. Elle est minée par ces changements de garde à répétition. Elle peine à tourner la page sur les années d'Union Montréal et les scandales qui les ont marquées.

Mais ce que prouve l'élection d'hier, c'est que le conseil municipal a vu juste au lendemain de la démission de Gérald Tremblay en osant la coalition plutôt qu'en succombant aux déchirements partisans et à la paralysie.

Rarement la devise de Montréal, Concordia Salus, aura-t-elle été aussi respectée qu'en ces temps troubles. Le salut de la métropole se devait de passer par la concorde, non par la tutelle ou l'envoi d'un quelconque «observateur». Précisément ce que confirment l'élection de Laurent Blanchard, jusqu'à maintenant président du comité exécutif, et la promotion de Josée Duplessis à titre de présidente du comité exécutif. Un bon choix qui confirme la force tranquille de la coalition, intacte malgré la démission de Michael Applebaum.

Cela est une leçon pour le gouvernement, qui maintient Montréal «dans un état d'infantilisme politique et d'immaturité administrative» depuis trop longtemps, pour reprendre les mots du politologue Denis Saint-Martin. Un infantilisme qui n'est pas étranger aux crises des dernières années.

Et cela est aussi une leçon pour les élus et les candidats montréalais, qui auraient intérêt à rééditer cette gouvernance collégiale après les prochaines élections. Les partis ont leur pertinence, la collaboration aussi.

D'ici-là, cela dit, le mandat de l'administration Blanchard-Duplessis n'est pas très compliqué: se faire oublier. 

La coalition doit préparer le prochain budget, administrer la Ville avec la plus grande transparence et régler certains dossiers de gouvernance (les suites à donner au rapport Léonard, la pérennisation des séances publiques du comité exécutif, etc.), mais son efficacité résidera en bonne partie dans sa discrétion. Moins les Montréalais en entendront parler, mieux ils s'en porteront.

En ce sens, l'éloignement des anciens membres d'Union Montréal est un premier geste d'apaisement. La formation d'une administration regroupant à sa tête les deux partis d'opposition, Projet et Vision Montréal, en est un autre. Reste maintenant à poursuivre sur cette erre d'aller en évitant de trébucher au cours des quatre prochains mois.

Montréal est une ville résiliente, mais de grâce, ne la testons pas davantage...

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