Le Stade olympique n'est toujours pas apprécié des Montréalais. Il n'a ni toit, ni vocation, ni plan de développement digne de ce nom. Et pourtant, on pourrait bien se souvenir de 2011 comme de l'année où tout cela a commencé à changer...

Au cours des derniers mois, en effet, la restructuration de la RIO, la nomination d'un jeune et dynamique président, David Heurtel, et la mise sur pied d'un comité de réflexion dirigé par Lise Bissonnette ont mis la table pour une réhabilitation trop longtemps attendue de ce site.

Certains croient la transformation impossible. Mais une fois le bâtiment payé et la démolition écartée, il serait déraisonnable de ne pas tenter à nouveau l'expérience. D'autant qu'un sondage mené à l'étranger, en octobre dernier, révèle que le Stade est le symbole représentant le mieux Montréal comme destination internationale. Fait intéressant, les moins de 35 ans, nés après les Jeux de 1976, sont ceux qui reconnaissent spontanément le plus ce bâtiment.

Vrai, le Stade est aussi le symbole d'un énorme fiasco financier. Mais sommes-nous assez fous pour abandonner à son sort le bâtiment qui représente le mieux Montréal, pour gaspiller un tel joyau architectural sous prétexte qu'il a coûté trop cher?

Au contraire, il faut tout faire pour se réapproprier localement cet emblème hors de l'ordinaire et, par le fait même, accroître son rayonnement international.

Cela passe, d'abord, par la confection d'un plan d'orientation clair sur 10 ans, ce sur quoi travaille le comité Bissonnette, et par la construction d'un toit léger et mobile, ce que la nouvelle direction pourrait bien annoncer prochainement.

Il faut, ensuite, consolider l'existant. « Débétonniser » l'ensemble du parc. Créer un lien physique entre ses différentes composantes, le Jardin botanique, le Biodôme, l'Insectarium, le futur Planétarium et le stade Saputo. Puis renforcer la vocation sportive du site, pour des raisons historiques, en y attirant des activités qui sortent du cadre institutionnel.

Un exemple à suivre : le « sifflet » du Stade, ce tunnel de béton par lequel les athlètes pénétraient jadis. Considéré comme l'un des dix endroits au monde à visiter avant de mourir par le magazine Thrasher, bible internationale des skaters, il a récemment évité la démolition. Plutôt, il a été déplacé et attire ainsi de nombreux adeptes de la planche.

Enfin, il faut jouer d'originalité, développer une programmation à l'année, attirer des événements ponctuels étonnants (à l'image du Red Bull Crashed Ice à Québec), implanter des activités pour les riverains (marché public, allées de pétanques, patinoire linéaire, potager urbain, etc.), profiter des particularités des lieux pour « penser en-dehors de la boîte » (traîneaux à chiens, murs d'escalade, parcours d'arbre en arbre, musée des sports, etc.).

Devenu un modèle de legs olympique gaspillé, le Parc olympique a encore tout ce qu'il faut pour devenir le laboratoire d'une reconversion réussie. À condition qu'il retrouve la faveur des Montréalais.

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