Quelques heures. C'est tout ce qu'aura pris le gouvernement Charest pour rejeter l'idée d'un péage métropolitain, lancée par le maire Tremblay. «Pas sur notre radar», a dit M. Hamad. «On n'est pas là», a renchéri Mme Courchesne.

Quelques heures. C'est tout ce qu'aura pris le gouvernement Charest pour rejeter l'idée d'un péage métropolitain, lancée par le maire Tremblay. «Pas sur notre radar», a dit M. Hamad. «On n'est pas là», a renchéri Mme Courchesne.

Comme déni de la réalité, on fait difficilement mieux! Le béton sur lequel s'appuie la région de Montréal se désagrège, et Québec nous assure que tout va pour le mieux, que ce qui est ouvert est sécuritaire, qu'il ne faut surtout rien changer. Sinon la supervision des chantiers...

Or ce que nous enseigne la dernière année, c'est que les fonds alloués à l'entretien routier et aux transports en commun, bien qu'ils aient été haussés récemment, ne suffisent pas. Pensons à l'échangeur Turcot, au pont Mercier ou à l'autoroute Ville-Marie, autant d'infrastructures que l'on a dû fermer et rabibocher de toute urgence tant elles étaient mal en point.

Voilà en partie pourquoi de nombreux experts recommandent l'instauration d'un péage, du rapport Bernard au rapport Montmarquette, en passant par plusieurs économistes, instituts de recherche et chaires universitaires.

Que ce soit pour des raisons démographiques, politiques ou fiscales, on ne peut tout simplement plus se payer le luxe de s'en priver. On ne peut plus piger dans le fonds consolidé selon les humeurs du gouvernement. On ne peut plus lancer des programmes sans savoir ce qu'ils deviendront une fois échus. Et on ne peut plus hausser les impôts de manière aveugle.

Il faut donc imposer des frais d'utilisation et ainsi, doter la région d'un fonds dédié à l'entretien des routes, à l'abri des fluctuations économiques et politiques. Bref, il faut un péage métropolitain basé sur le principe de l'utilisateur-payeur.

En clair, Québec pourrait très bien imposer un réseau de péages sur tout le territoire de la CMM, de Mirabel à Richelieu, de Saint-Lazare à Contrecoeur. L'automobiliste qui entre dans la région ou s'y déplace acquitterait ainsi un tarif lié à la distance parcourue, comme en Europe et aux États-Unis.

Attention! Une nouvelle tarification étant acceptée plus facilement lorsqu'elle compense ceux qui la paye, les fonds recueillis ne devraient servir qu'à l'entretien des routes de la région, et non aux transports en commun. Les droits actuellement prélevés sur les permis, immatriculations, parcomètres, stationnements et carburant pourraient plutôt servir à développer ce dernier de manière importante, afin que les citoyens aient une solution de remplacement pour accéder au centre-ville.

Il n'est jamais intéressant pour un gouvernement de devoir piger dans le portefeuille des contribuables, encore moins de cibler une région précise, mais l'ampleur des fonds que nécessite la remise en état du réseau routier dans la métropole l'oblige à l'envisager sérieusement. D'autant que le moment n'a jamais été aussi propice.

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