Le résultat des élections américaines de mi-mandat confirme que la lutte contre les changements climatiques ne se livrera plus au niveau national, tant aux États-Unis qu'au Canada.

Le résultat des élections américaines de mi-mandat confirme que la lutte contre les changements climatiques ne se livrera plus au niveau national, tant aux États-Unis qu'au Canada.

Déjà freiné par l'intransigeance républicaine, le président Obama est aujourd'hui carrément menotté, comme l'était d'ailleurs Clinton à l'époque de Kyoto. Cela fournit au gouvernement Harper le prétexte qu'il attendait pour se croiser les bras.

Les regards se tournent donc vers les États américains et les provinces canadiennes qui, heureusement, continuent de croire à la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de développer une solide économie verte.

C'est d'ailleurs ce qu'ont prouvé les électeurs de la Californie, mardi, en rejetant la «proposition 23» par voie référendaire. Celle-ci prévoyait la suspension du «Kyoto californien» - la loi AB32 - le temps que le taux de chômage fonde de moitié!

Pilotée par de grandes pétrolières, la «prop 23» visait à remettre à plus tard (lire: aux calendes grecques) la réduction des émissions de gaz à effet de serre prévue pour 2020 et la place de la Californie au sein d'une coalition dont fait partie le Québec, la Western Climate Initiative (WCI).

Tout près de 70% des électeurs californiens ont refusé cette fuite en avant, confirmant ainsi la pertinence de ce regroupement composé de sept États américains et de trois provinces canadiennes parmi les plus volontaires.

La victoire est de taille, car elle assure la création d'une véritable Bourse du carbone nord-américaine dès 2012, un engagement des gouvernements subnationaux membres de la WCI. Le champ leur est désormais libre pour implanter sur leur territoire un ambitieux programme de plafonnement et d'échanges de droits de polluer. Ce que refusent de faire Washington et Ottawa, rappelons-le.

Cela dit, la portée du référendum organisé dans le «Golden State» dépasse les frontières d'un éventuel marché du carbone. La survie du Kyoto californien confirme en effet que le feu de la mobilisation climatique, s'il ne brûle plus aussi fort depuis la crise économique, ne s'est pas complètement éteint.

En effet, à la suite de l'échec de Copenhague, de l'abandon du projet de loi américain sur le climat et de l'issue des élections de mardi, on aurait pu croire que la lutte contre les changements climatiques était bonne pour les livres d'histoire.

Surtout que le sommet de Cancun, qui s'ouvrira dans un peu plus de trois mois, s'annonce plus sombre encore que le dernier: la Chine et l'Inde sont toujours aussi inébranlables; l'Amérique du Nord n'est plus de la partie; et l'Europe montre clairement des signes d'exaspération. Autant d'indices menant à une probable mise à mort de Kyoto, appelé à disparaître sans successeur dès 2012.

Dans un tel contexte, la constitution d'une équipe B composée de gouvernements plus petits, mais plus volontaires représente une véritable planche de salut.

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