Jean Charest était à La Pocatière avec deux de ses ministres, lundi. Les dirigeants de la STM, de la CSN, de la Fédération des chambres de commerce et du Conseil du patronat y étaient aussi.

Jean Charest était à La Pocatière avec deux de ses ministres, lundi. Les dirigeants de la STM, de la CSN, de la Fédération des chambres de commerce et du Conseil du patronat y étaient aussi.

Mais le maire de la ville qui accueillera ces nouvelles voitures de métro n'y était pas, lui.

Si seulement son absence traduisait son mécontentement à la suite de la quasi-tutelle imposée à la STM par Québec, ou une réaction aux multiples gaffes du gouvernement...

Mais non. Gérald Tremblay ne jugeait tout simplement pas nécessaire d'être présent.

Son absence n'était donc pas préméditée, mais elle était certainement révélatrice. Révélatrice du manque de présence, de dynamisme et de pugnacité qui caractérise son troisième mandat.

Non pas que le maire soit inactif. Il oeuvre bel et bien pour la réfection des infrastructures, pour aplanir les différends avec ses employés, pour pondérer les dotations des arrondissements, pour éponger le déficit actuariel.

Mais un maire n'est pas qu'un comptable, un intendant chargé d'administrer de son bureau les «ressources» de la ville. C'est un leader, un porte-parole, un représentant, le chef de la maison.

Autant de chapeaux que Gérald Tremblay n'ose pas porter, ou n'ose plus le faire. Car s'il est vrai que le maire souffre de la comparaison avec son homologue de Québec, il souffre aussi de la comparaison avec ses précédents mandats.

Où est l'homme qui avait réuni le Tout-Montréal 100 jours après sa première élection? Où est le lobbyiste qui ne cessait de frapper à la porte de Québec? Où est l'énergique défenseur de la F1, des championnats de natation, de l'hôpital des Shriners?

Le maire semble s'être cantonné dans un rôle administratif, au mieux d'orientation. Il a ainsi multiplié les plans, politiques et ententes, tous plus audacieux les uns que les autres. Mais on cherche trop souvent les résultats, sur le terrain.

La politique de développement durable devait permettre de réduire les gaz à effet de serre; ils ont augmenté de 6% depuis 1990. Le plan de transport devait diminuer la place de la voiture; le parc auto a crû de 6% depuis 2003. L'entente de lutte contre la pauvreté devait réduire les problèmes sociaux; le nombre de personnes sous le seuil de faible revenu a augmenté de 3% depuis 2007.

Le maire ne peut pas régler tous les problèmes, il ne peut pas viser juste chaque fois. Mais il ne peut pas non plus s'asseoir sur ses quelques bons coups, comme le Bixi et la place des festivals, pour justifier son absence sur le terrain.

On veut l'entendre défendre sa ville contre les attaques du maire de Saguenay, interpeler Ottawa à propos de la navette aéroportuaire, défendre le stade contre ceux qui exigent sa démolition, commenter l'état des projets Turcot et Notre-Dame, exiger le dénouement du projet d'autobus Pie-IX.

Bref, on veut un maire qui n'a pas peur de sortir de l'hôtel de ville, afin qu'on puisse le voir et l'entendre se porter à la défense de la métropole.

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