Le secteur touristique est sur une lancée, confirment les nouvelles données de Statistique Canada. La faiblesse du huard annonce un autre bel été. C'est le moment ou jamais de reconquérir les visiteurs.

« Les dépenses touristiques des visiteurs internationaux au Canada ont connu une hausse de 5,8 % en 2015. Il s'agit de la hausse la plus marquée depuis 2010 », lit-on dans les Indicateurs nationaux du tourisme publiés mercredi. La clientèle locale a été plus modérée, dépensant seulement 2,2 % de plus que l'année précédente. Le produit intérieur brut (PIB) du secteur s'est tout de même accru de 3,1 %, la progression annuelle la plus marquée en six ans.

Le recul de notre dollar y est évidemment pour beaucoup. Il rend la destination plus attrayante aux yeux des visiteurs étrangers (en particulier ceux des États-Unis, où la situation économique s'est améliorée) et incite les Canadiens à voyager chez eux.

On l'a vu l'été dernier. Le nombre d'Américains ayant franchi la frontière au Québec entre juin et août a bondi de presque 10 % par rapport à l'année précédente. À Montréal, les hôteliers ont vu leurs revenus augmenter de presque 9 % pour la période de juin à septembre. Et l'on peut s'attendre à un autre été prospère, ici comme dans le reste du Canada.

Une partie de ces visiteurs seront des habitués, mais dans ce groupe qui s'élargit d'année en année, on trouvera aussi des touristes étrangers et locaux qui n'ont jamais voyagé ici, ou ne l'ont pas fait depuis longtemps. C'est l'occasion de leur faire découvrir, ou redécouvrir, ce que nous avons à offrir.

Le Québec, on le sait, ne manque pas d'attraits. On y trouve des paysages superbes et des activités variées, capables de rejoindre à la fois les amateurs de culture et de nature, de ville et de campagne, de plaisirs culinaires et de plein air. La population est accueillante et le climat, sécuritaire.

Certains aspects de l'offre touristique laissent néanmoins à désirer. C'est le cas du trajet reliant l'aéroport Trudeau au centre-ville. Le lien ferroviaire manque toujours à l'appel et la route est une piètre bande-annonce pour la métropole. Ces deux lacunes auraient dû être corrigées depuis longtemps ; malheureusement, elles ne semblent pas près de l'être.

D'autres éléments seraient plus faciles à cibler. Par exemple, l'offre hôtelière qui, en plusieurs endroits, tarde à se renouveler, de sorte qu'elle ne répond plus aux attentes d'une part croissante des visiteurs. Moyens limités, retombées incertaines, approche de la retraite : il y a toujours des raisons de ne pas investir. Sauf que le client a le dernier mot. Et de plus en plus, il a d'autres choix. S'il est déçu de l'expérience, il ne reviendra pas. Pis, il dissuadera toutes ses connaissances de visiter cette destination. Or, le bouche-à-oreille, amplifié par les réseaux et des sites comme TripAdvisor, a autant de poids, sinon plus, qu'une classification officielle.

Comme disent les anglos, on n'a qu'une occasion de faire une bonne première impression. La faiblesse de la devise est une occasion en or pour le secteur touristique. Il ne faut pas passer à côté.

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