Dix ans après sa création, le site de vidéos en ligne a donné tort à tous ceux qui ont douté de son potentiel. Son défi sera de demeurer incontournable.

Pendant que des millions d'amoureux soulignaient la Saint-Valentin samedi, un autre anniversaire est passé en douce: celui de la naissance officielle de YouTube, dont le nom de domaine a été enregistré le 14 février 2005.

Dix ans et plus de 1 milliard d'utilisateurs plus tard, le service joue un rôle dans tellement d'aspects de nos vies qu'il semble en faire partie depuis beaucoup plus longtemps.

Entre les vedettes soucieuses d'entretenir leur notoriété et les inconnus rêvant de célébrité; entre les cours des plus grandes universités et les trucs pour réparer, fabriquer ou apprendre à peu près n'importe quoi; entre les discours officiels et les provocations extrémistes; entre les scènes poignantes relayées par des civils en zone de guerre et les manoeuvres périlleuses d'idiots désoeuvrés, il y en a pour tous les goûts et bien davantage sur YouTube.

Avec 300 heures de contenu ajouté chaque minute, la plateforme se retrouve aujourd'hui confrontée au même problème que tous ceux qui ont réussi. Difficile, quand on trône au sommet, d'être encore celui par qui la révolution arrive.

À la concurrence déjà vive, tant sur le front des réseaux sociaux que sur celui du partage d'images, s'ajoute le défi de l'innovation technique. Comment ne pas être balayé par la prochaine nouveauté qui sera assez séduisante pour changer la donne? Quelle riposte offrir, par exemple, à l'expérience immersive développée par Oculus - aujourd'hui propriété de Facebook?

YouTube a récemment lancé la fonction Choose Your View, avec laquelle le spectateur peut alterner entre les images des différentes caméras ayant capté une prestation, et promis que les vidéos à 360 degrés seraient bientôt supportés. Il faudra voir si la View-Master, cette visionneuse stéréoscopique rétro remise au goût du jour par Mattel et Google vendredi dernier, aura aussi un rôle à jouer.

Cela dit, même si YouTube ne réussit pas à imaginer le prochain chapitre du web, elle est toujours d'une grande valeur pour son propriétaire. À l'heure où certains comparent Google à Microsoft et trouvent que le géant de la recherche, aussi rentable soit-il, peine à diversifier ses revenus et à mettre le doigt sur la prochaine sensation susceptible d'exciter les masses, YouTube est ce que le maître des algorithmes a de plus humain et attachant. De surcroît, la moitié de ses visionnements provient aujourd'hui d'appareils mobiles. Dans cet univers en pleine expansion, où beaucoup d'utilisateurs entrent par des applications et non par les sites de recherche Google, le trafic généré par la vidéo est plus que bienvenu.

On s'est longtemps demandé si Google avait bien fait de dépenser 1,6 milliard de dollars pour YouTube en 2005. Ça ne fait plus de doute. Reste à voir s'il saura tirer le maximum de son potentiel.

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