Le secteur énergétique a la mine basse. Heureusement que les entreprises du domaine manufacturier et celles qui exportent aux États-Unis affichent un regain d'optimisme.

«Après une amélioration de la croissance passée des ventes, les firmes s'attendent à une progression légèrement plus rapide dans les prochains mois. Celles qui prévoient profiter d'avantages liés aux perspectives de l'économie américaine sont plus optimistes que les autres», résume la Banque du Canada dans son Enquête sur les perspectives des entreprises publiée hier.

Ce rapport trimestriel découle des opinions recueillies auprès d'une centaine d'entreprises en novembre et décembre. Le contraste est-ouest est frappant.

La chute des cours du pétrole et son cortège de remises en question commencent à peser sur le secteur. Sur papier, le marché du travail tient le coup. L'emploi a encore progressé en Alberta et en Saskatchewan en décembre, a indiqué Statistique Canada vendredi dernier. Par contre, les intentions d'embauche des entreprises des Prairies ont reculé, témoigne la Banque. Ces employeurs et ceux liés au secteur de l'énergie prévoient un ralentissement de la croissance de leurs ventes et, par conséquent, de leurs investissements.

Le choix des entreprises reflète la composition du produit intérieur brut (PIB) du pays, mais comme leur nombre est limité, on n'a pas de chiffres par province ou par secteur. Le compte-rendu de la Banque est néanmoins clair: l'embellie vient essentiellement des manufacturiers et des exportateurs et, sans les nuages qui planent au-dessus du secteur pétrolier, elle serait encore plus prononcée.

Ces résultats vont dans le même sens que l'indice PMI RBC des directeurs d'achat de l'industrie manufacturière canadienne, publié par la Banque Royale le 2 janvier. La production et les nouvelles commandes ont encore augmenté dans le secteur de la fabrication, occasionnant de l'embauche et une intensification des achats, indique ce coup de sonde réalisé auprès de quelque 400 sociétés en décembre.

Si la machine est repartie, elle est loin de s'emballer. Dans l'ensemble, les entreprises sont plus nombreuses à prévoir une accélération qu'un ralentissement de la croissance de leurs ventes. La différence est toutefois bien mince, montre l'enquête de la Banque du Canada. L'indice est d'ailleurs à son plus bas depuis la fin de 2012.

Le regain des manufacturiers et exportateurs fait néanmoins plaisir à voir, d'autant plus que la faiblesse de notre devise et le redressement de l'économie américaine continuent à jouer en leur faveur. Il reste à voir si la vigueur du centre et de l'est du pays suffira à compenser le ralentissement de l'Ouest, et où elle se manifestera exactement. Pendant que l'Ontario enregistrait la meilleure hausse de production manufacturière en décembre, les fabricants québécois étaient les seuls à accuser un ralentissement, signale le rapport de la Banque Royale. Il y a de quoi se poser des questions.

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