Si les tarifs de téléphonie cellulaire diminuent au Canada, c'est surtout grâce à la concurrence des fournisseurs arrivés ces dernières années. D'où l'importance de les protéger contre les appétits de Rogers, Bell et Telus, qui ont trop longtemps fait la loi dans le marché.

Le Canada a longtemps été l'un des pays où la téléphonie sans fil coûte le plus cher. Ce n'est plus aussi vrai, confirme un rapport publié cette semaine par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). Le prix mensuel d'un service intermédiaire (450 minutes d'appels, 300 textos, boîte vocale, afficheur) se situe à peu près dans la moyenne des pays étudiés (États-Unis, Royaume-Uni, France, Australie et Japon).

Les tarifs pratiqués au Canada ont diminué de 5% à 13% l'an dernier. Ces chutes de prix s'expliquent autant par les forfaits des fournisseurs récents que par ceux des trois géants des télécoms, note la firme Wall Communications, qui a effectué l'analyse pour le CRTC.

Toutefois, les petits nouveaux ont une nette longueur d'avance. Il suffit, pour s'en convaincre, de comparer les tarifs dans les principales villes canadiennes (Toronto, Montréal et Vancouver) où les Vidéotron, WIND, Mobilicity et Public Mobile sont plus présents. Leurs forfaits sont 14% à 39% moins chers, en moyenne, que ceux des trois grands.

Cela dit, il reste du chemin à faire. Pour le niveau de service supérieur (1200 minutes d'appels, 300 textos, 1 Go de données, gamme complète de fonctions), le Canada se situe dans la moyenne élevée des pays étudiés. Et pour le niveau de base (150 minutes d'appels), seuls les États-Unis sont plus chers. «Les rangs qu'occupent les tarifs relevés au Canada n'ont pas beaucoup changé entre 2008 et 2013 par rapport aux cinq autres pays», souligne d'ailleurs le rapport.

Bref, la concurrence commence à peine à faire son oeuvre. Il faudra quelques années encore avant que les Canadiens aient accès à des tarifs de sans-fil vraiment attrayants. Les nouveaux venus tiendront-ils le coup ? Hormis Vidéotron, qui a les reins solides, ils ont besoin d'un second souffle. Public Mobile a récemment été racheté par des firmes d'investissement et Wind Mobile serait dans la mire de l'Américaine Verizon, tout comme Mobilicity.

C'est à suivre. Avec la réduction prochaine de la durée des contrats de trois à deux ans, les clients auront plus souvent l'occasion de magasiner leur fournisseur. Et les nouvelles règles d'Industrie Canada, qui bloqueront tout transfert de licences réduisant la concurrence, empêcheront les gros de gober les petits. 

Reste à voir si les consommateurs répondront à l'appel, et seront plus nombreux à choisir ces nouveaux fournisseurs que le gouvernement Harper s'est donné tant de mal à faire émerger.

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