Bonne nouvelle, pas de nouvelle? En matière de sécurité routière, ce serait plutôt l'inverse. Le plus récent bilan de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) montre une embellie sur presque tous les fronts. Un progrès qui mérite d'être souligné.

En 2012, 436 personnes ont perdu la vie sur les routes du Québec. C'est encore trop, bien sûr, mais c'est bien moins pire qu'avant. Et il ne s'agit pas d'un phénomène passager. Le progrès est encore plus marqué sur cinq ans (18% moins de morts) que par rapport à la seule année précédente (-10%). Que ce soit en auto, à moto, à vélo, à pied ou à bord d'un véhicule lourd, la tendance est la même: le nombre de morts diminue chez toutes les catégories d'usagers de la route.

Et ce n'est pas seulement parce que les avancées en matière de médecine d'urgence et de conception automobile ont limité les dégâts. Le nombre de blessés graves a aussi diminué de façon importante, de 16% par rapport à la période 2007-2011.

Même les jeunes conducteurs, qui sont surreprésentés dans les statistiques, ont amélioré leur feuille de route. Chez les 16-24 ans, 63 détenteurs de permis sur 1000 ont été impliqués dans des accidents l'an dernier. Ce taux demeure beaucoup plus élevé que dans n'importe quel groupe d'âge, mais il diminue constamment. Il est aujourd'hui 34% moins élevé qu'en 2007.

Ce bilan encourageant est le résultat d'années d'efforts sur tous les fronts. Les lois plus sévères n'ont aucun effet si on ne les fait pas respecter; les campagnes de sensibilisation sont inutiles si les citoyens refusent de modifier leurs comportements. Tous les Québécois qui ont fait des efforts en ce sens au cours des dernières années peuvent se féliciter, une part du mérite leur revient.

Certains éléments, toutefois, restent préoccupants. C'est le cas des piétons, la seule catégorie d'utilisateurs de la route où le nombre de victimes de blessures graves est en augmentation. Ce n'est pas énorme (+2,3%), mais pas négligeable non plus. À part les passagers des automobiles et des véhicules légers, qui représentent presque 60% des victimes, les piétons sont les plus susceptibles de souffrir de blessures graves.

Et si l'on veut améliorer cet aspect du bilan, il faudra faire des efforts particuliers à Montréal. Lorsqu'un piéton est blessé gravement, une fois sur trois, c'est ici que ça se produit. À qui la faute? Les statistiques de la SAAQ ne le disent pas. Mais il suffit de se promener 10 minutes dans un quartier achalandé pour constater que toutes les catégories d'usagers de la route pourraient agir de façon plus sécuritaire - c'est un euphémisme.

La question de l'alcool au volant demeure également d'actualité. On ne saura jamais combien de conducteurs dépassent la limite permise. Mais les analyses des coroners sur les conducteurs décédés font réfléchir. En 2011, 37% avaient un taux supérieur à 0,08, soit la même proportion qu'en 1992. De toute évidence, il reste des progrès à faire.

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