Marcher sur la Lune fait toujours autant rêver, confirme le nouveau programme spatial chinois. Plus de 40 ans après les premiers pas d'Armstrong et d'Aldrin, ça demeure une excellente façon d'affirmer sa puissance économique, scientifique et technique.

La Chine fait ainsi un pied de nez aux Américains, qui planifiaient un retour en 2020 et ont dû y renoncer par mesure d'économie. La République populaire ne donne pas de date pour l'alunissage du premier taïkonaute, mais promet d'étudier un plan préliminaire. Et son livre blanc publié à la toute fin de 2011 annonce plusieurs autres projets qui la rapprocheront de cet objectif.

Labos et séjours prolongés dans l'espace, stations spatiales plus élaborées, prélèvement d'échantillons et étude du relief lunaires, nouvelle génération de fusées propulsées avec du carburant propre et capables de placer des charges de 25 tonnes en orbite... Cet ambitieux plan quinquennal fait à la fois dans les communications internes et externes. Il montre, au peuple chinois comme au reste du monde, l'ampleur du chemin parcouru. Impossible de l'oublier: c'est une puissance avec laquelle il faut désormais compter.

Il faudra voir sur livraison. Néanmoins, la Chine peut déjà s'enorgueillir de quelques belles réussites. Elle est devenue, en 2003, le troisième pays à envoyer un humain dans l'espace, et a mené à bien d'autres vols habités depuis. La mise en service de son propre système de repérage par satellites Beidou constitue aussi une avancée stratégique déterminante.

Pékin a beau répéter que ses ambitions spatiales sont pacifiques, la vigilance demeure de mise. L'épisode de 2007, lorsque la Chine a tiré un missile pour détruire un de ses vieux satellites météo en orbite, n'a rassuré personne. Peu importe l'usage qui en est fait, les avancées dans le domaine spatial sont toujours d'un grand intérêt militaire. Ce ne sont pas les Russes ou les Américains qui diront le contraire.

La Chine est encore loin derrière ces pionniers qui, eux, ne visent rien de moins que la planète Mars. Mais avec l'enthousiasme propre aux débutants, elle nous rappelle à quel point la Lune demeure un objectif fascinant et mobilisateur.

Les astronautes canadiens, rappelons-le, n'ont plus de mission en vue après celle de Chris Hadfield, à la fin de 2012. De nombreuses années risquent de s'écouler avant qu'un seul d'entre eux puisse retourner dans l'espace. La Chine collabore déjà avec plusieurs pays dans le cadre de son programme spatial, dont la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la France et le Brésil. Le Canada pourrait peut-être tirer avantage de ses ambitions interplanétaires...

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