Les consultations sur le taxi montréalais, qui ont démarré jeudi, donnent des raisons d'espérer. Les temps sont durs pour l'industrie, ça ne fait pas de doute. Mais la clé des problèmes est entre les mains des acteurs.

Les consultations sur le taxi montréalais, qui ont démarré jeudi, donnent des raisons d'espérer. Les temps sont durs pour l'industrie, ça ne fait pas de doute. Mais la clé des problèmes est entre les mains des acteurs.

Depuis le printemps, des enseignes lumineuses sont apparues sur des taxis de la métropole. Une source de revenus supplémentaire qui, pense-t-on, devrait intéresser de plus en plus de propriétaires. Mais il a fallu 10 ans pour en arriver là, signale le Bureau du taxi (BTR). Dix ans? Heureusement que personne n'attendait après ça pour boucler ses fins de mois.

L'industrie ne dispose plus d'un tel luxe de temps. Les Bixi et la navette aéroportuaire qu'elle dénonce sont là pour rester. Et la reprise ne suffira sans doute pas à fournir un revenu décent à tous. La consultation amorcée par la Ville devra produire des solutions concrètes, que l'industrie devra implanter rapidement.

Pour ça, il faudra que les parties concernées aient voix au chapitre. Plusieurs se plaignent, avec raison, de ne pas être représentés à la Table de concertation de l'industrie. Les chauffeurs n'ont pas les mêmes intérêts que les propriétaires, la limousine et le taxi non plus. Le BTR a proposé des améliorations, mais les groupes devront surmonter leurs divergences internes. Pour être représenté, il faut d'abord s'entendre sur un représentant. Puis sur son mandat. Se concentrer sur quelques priorités communes au lieu de chercher à défendre les intérêts particuliers de tout un chacun. C'est le prix à payer pour obtenir des résultats.

En même temps, il faut s'interroger sur le mandat du BTR. Le développement du taxi fait partie de sa mission, mais est-ce vraiment une bonne idée? Vision Montréal, l'opposition officielle, a soulevé la question. Il sera important d'y répondre. La première responsabilité du BTR est d'encadrer le secteur. Ce mandat-là ne sera jamais relégué au second rang, et c'est tant mieux. Toutefois, il faut se demander si cet organisme de surveillance est le mieux placé pour piloter l'essor de l'industrie. La Société de l'assurance auto (SAAQ) n'a pas le mandat de favoriser la vente de véhicules, ni de défendre les droits des automobilistes. Le BTR pourrait se concentrer sur l'émission et le renouvellement des permis, le traitement des plaintes et les contraventions aux délinquants.

L'industrie du taxi montréalais, qui compte plus de 4400 véhicules, aurait avantage à se doter d'une structure propre, vouée à la défense et à la promotion de ses intérêts. Un tel organisme sera cependant impossible à mettre sur pied tant que la division régnera dans ses rangs: son fonctionnement et son financement serait cauchemardesque.

Les consultations du 30 novembre et du 1er décembre donneront une meilleure idée des changements possibles. Souhaitons que la participation soit importante, et que les consommateurs se fassent aussi entendre.

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