Quel est le rôle de l'État québécois dans le domaine de la santé? Avant tout, gérer un régime d'assurance public universel. C'est-à-dire faire en sorte que les citoyens-assurés reçoivent les services auxquels ils ont droit. Une activité qui nécessite un minimum de personnel administratif, mais sûrement pas autant qu'en emploie le ministère de la Santé (MSSS).

Quel est le rôle de l'État québécois dans le domaine de la santé? Avant tout, gérer un régime d'assurance public universel. C'est-à-dire faire en sorte que les citoyens-assurés reçoivent les services auxquels ils ont droit. Une activité qui nécessite un minimum de personnel administratif, mais sûrement pas autant qu'en emploie le ministère de la Santé (MSSS).

Québec, il faut le reconnaître, est un assureur atypique. Il possède et emploie une grande partie des infrastructures et du personnel qu'il utilise pour fournir ses services. Il investit beaucoup en prévention, notamment en santé publique. Et il n'a pas l'obligation d'être profitable, ni même de limiter ses dépenses à ses revenus. Pourquoi le régime est-il exempté d'être rentable? Parce qu'on lui demande d'assurer toute la population et de ne pas évoquer de prétextes, comme une maladie antérieure, pour refuser des soins. Pas pour favoriser l'expansion de la fonction publique.

Pourquoi, alors, les rangs des cadres et du personnel administratif ont-ils grossi beaucoup plus vite que ceux du personnel soignant, comme le montrent les données colligées par la Fédération des médecins spécialistes (FMSQ)? Réponse du ministre de la Santé: c'est faux. Le Dr Bolduc s'est employé hier à démonter ces chiffres que son ministère avait pourtant confirmés vendredi dernier.

Qui dit vrai? La réalité est peut-être moins spectaculaire que le graphique de la FMSQ. Sauf que ça n'enlève rien à la lourdeur administrative de notre système de santé, maintes fois dénoncée. «Les pays de l'OCDE ont opté pour un ministère fort et des structures régionales légères, ou (...) l'inverse. Le Québec fait les deux», résumait le comité consultatif sur l'économie et les finances publiques en janvier.

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Le MSSS, on l'a dit, administre des établissements et divers programmes qui, sans donner des soins, contribuent à la santé des Québécois. Il emploie donc plus de personnel de bureau que s'il avait simplement à gérer des polices d'assurance et des réclamations. Il devrait néanmoins, comme n'importe quel assureur privé, avoir le souci de limiter ses frais de gestion au minimum.

Ce qui implique de se demander, avant d'implanter un nouveau contrôle ou un autre formulaire, ce qu'il faudra pour administrer cette procédure. Et qui oblige, quand les coûts excèdent les bénéfices, à trouver une autre stratégie.

La double structure n'est pas seulement coûteuse, elle alourdit le fonctionnement, soulignait le comité mandaté par le ministre des Finances. Un exemple? Le remplacement d'un DG de Lanaudière vient à peine d'être autorisé, sept mois après sa démission: ces concours doivent être signés par le ministre. En attendant, le CSSS verse 11000$ par semaine en services de gestion à une firme privée.

À quoi bon avoir autant de gestionnaires régionaux si c'est pour leur laisser si peu de marge de manoeuvre? Québec doit se rendre à l'évidence: à l'heure des coupes, c'est un luxe qu'il ne peut plus se payer.

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