L'entente de principe conclue avec la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS) marque un tournant dans la gestion de ce secteur. Après des années de suggestions pressantes, Québec accepte enfin d'associer des primes significatives à certains services et quarts de travail plus critiques. Il était temps!

L'entente de principe conclue avec la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS) marque un tournant dans la gestion de ce secteur. Après des années de suggestions pressantes, Québec accepte enfin d'associer des primes significatives à certains services et quarts de travail plus critiques. Il était temps!

Les primes de soir et de nuit, et celles pour travailler aux urgences, aux soins intensifs, dans les unités néonatale et coronarienne, ainsi qu'auprès des grands brûlés, sont sensiblement augmentées. Des sommes sont aussi prévues pour le personnel oeuvrant auprès de clientèles difficiles (jeunes, déficients intellectuels, malades de l'Alzheimer, etc.).

Il faudra attendre que l'entente soit rendue publique pour pouvoir se prononcer sur sa portée réelle. L'esprit qui la sous-tend mérite cependant d'être souligné. Québec admet enfin qu'il doit poser des gestes concrets, et non seulement symboliques, pour attirer et retenir la main-d'oeuvre en santé.

La FSSS représente des professions et des métiers très différents, des travailleurs sociaux aux préposés aux bénéficiaires en passant par les employés de bureau. Il lui fallait une entente qui réponde à des attentes diversifiées.

Les enjeux sont très différents pour l'autre grande instance du secteur, la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), qui représente notamment la majorité des infirmières de la province. La présidente de la FIQ, Régine Laurent, exige des solutions immédiates et refuse de s'en remettre à des comités qui commenceront à travailler après la ratification de l'entente, comme l'a fait la FSSS. Même si ces comités disposent de plusieurs millions de dollars pour s'attaquer à des problèmes comme les heures supplémentaires et le recours au secteur privé.

De plus, la FIQ a déjà refusé des primes offertes par Québec, jugeant qu'elles étaient assorties de conditions inacceptables - encore là, il faudra voir ce que contient l'entente de la FSSS.

La présidente de la FIQ, Régine Saint-Laurent, se montrait néanmoins très optimiste vendredi matin, saluant la volonté patronale de négocier. La fédération a d'ailleurs démantelé son campement devant l'Assemblée nationale et convoqué ses délégués en conseil fédéral lundi. Aura-t-elle des progrès à leur annoncer?

Au moment d'écrire ces lignes, un fossé important subsiste encore entre les deux parties. Les attentes de la FIQ en matière d'aménagement du temps de travail exigeraient que l'employeur injecte des sommes supplémentaires. Le gouvernement, comme on le sait, est plus en mode ponction qu'injection. Il lui est d'autant plus difficile de lâcher du lest que la question des salaires, discutée à la table centrale, est encore incertaine.

Peu importe comment il s'y prendra, Québec doit négocier dans le même esprit qu'avec la FSSS : en favorisant des mesures susceptibles d'améliorer non seulement la qualité de vie des syndiqués, mais celle des services offerts à la population.

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