La perspective de la mort n'a rien de réjouissant. À défaut de pouvoir y échapper, on espère que ça se passe bien: une fin paisible, sans souffrances, en compagnie des êtres aimés. Hélas, il en va souvent autrement au Québec. Plusieurs mesures, toutefois, pourraient améliorer la situation.

La perspective de la mort n'a rien de réjouissant. À défaut de pouvoir y échapper, on espère que ça se passe bien: une fin paisible, sans souffrances, en compagnie des êtres aimés. Hélas, il en va souvent autrement au Québec. Plusieurs mesures, toutefois, pourraient améliorer la situation.

La Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité a fait les premiers pas mardi, en déposant un document de consultation sur ces enjeux. Une excellente synthèse des pratiques de fin de vie ici et ailleurs dans le monde. La table est mise pour la grande consultation publique qui débutera à la fin de l'été, dans une dizaine de régions du Québec sur internet.

Pourquoi revenir sur le sujet? On a déjà fait le tour de la question au milieu des années 90, avec l'affaire Sue Rodriguez. La Cour suprême, on s'en souvient, avait refusé de modifier le Code criminel pour autoriser le suicide assisté. Et rien, depuis, ne laisse entrevoir de changement profond dans l'opinion publique.

Chaque année, des malades et leurs proches réclament que la médecine les aide à mourir. Sauf que les objections des groupes de défense des aînés et des personnes handicapées, qui redoutent les pressions et les dérapages, sont toujours aussi légitimes. Sans oublier que Québec n'a pas le pouvoir de légaliser l'euthanasie ou le suicide assisté puisque ces actes relèvent du Code criminel, une loi fédérale.

Le débat demeure tout de même pertinent. Surtout s'il tient compte de l'expérience des États qui autorisent ou tolèrent ces interventions, comme la Belgique, les Pays-Bas ou l'Oregon. D'autres pratiques, moins spectaculaires mais plus susceptibles de changer la fin de vie des Québécois à court terme, devraient cependant être considérées. À commencer par les soins palliatifs.

Ces soins, censés apporter soulagement et réconfort lorsque la maladie ne peut plus être traitée, pourraient profiter à beaucoup plus de patients. Mais comme le rappelait récemment la Société canadienne du cancer, l'offre est nettement insuffisante, autant à domicile qu'en établissement. Un exemple flagrant de mauvaise allocation des ressources dans notre système. Finir ses jours à l'urgence ou dans un lit d'hôpital n'est pas seulement pénible pour le malade et ses proches: c'est beaucoup plus dispendieux.

Il faudra aussi parler de la sédation terminale, qui permet de rendre un patient inconscient jusqu'à son décès. Plusieurs lecteurs ont dénoncé dans nos pages des situations où un proche n'a eu d'autre choix que de se laisser mourir de faim et de soif pour mettre fin à ses souffrances. Pourquoi ne leur a-t-on pas offert cette forme d'anesthésie? L'utilise-t-on de façon trop restrictive? C'est une question à laquelle il est urgent de répondre.

On ne peut ignorer ces questions sous prétexte qu'elles sont difficiles ou ne nous concernent pas. Nous avons une responsabilité collective envers les malades. Jusqu'à la fin.

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