Le gouvernement de Harper a lancé un blitz visant à convaincre les Canadiens des avantages des réductions de l'impôt sur le revenu des sociétés qui sont au coeur de sa stratégie économique. Par ailleurs, ces réductions sont prises pour cibles par une des publicités télévisées mises en ondes par le Parti libéral. Pendant que les finances des Canadiens sont de plus en plus serrées, accuse cette publicité, «Stephen Harper donne l'argent de vos impôts aux grandes entreprises avec des réductions d'impôt de 6 milliards».

Le gouvernement de Harper a lancé un blitz visant à convaincre les Canadiens des avantages des réductions de l'impôt sur le revenu des sociétés qui sont au coeur de sa stratégie économique. Par ailleurs, ces réductions sont prises pour cibles par une des publicités télévisées mises en ondes par le Parti libéral. Pendant que les finances des Canadiens sont de plus en plus serrées, accuse cette publicité, «Stephen Harper donne l'argent de vos impôts aux grandes entreprises avec des réductions d'impôt de 6 milliards».

Les baisses du taux d'imposition des sociétés seront vraisemblablement l'un des principaux thèmes de la prochaine campagne électorale fédérale. Les libéraux croient qu'ils marqueront des points sur ce terrain. Or, on a du mal à prendre leur indignation au sérieux. En effet, dans ce domaine, la politique conservatrice ne fait que prolonger celle mise en place par les libéraux il y a 10 ans. D'un budget libéral à l'autre, de 2000 à 2005, le taux d'imposition des entreprises est passé de 28% à 19%. Jim Flaherty a pris le relai, faisant passer ce taux à 16,5% cette année et à 15% l'an prochain. Le raisonnement est identique, même les graphiques explicatifs dans les documents budgétaires sont semblables.

Le chef libéral, Michael Ignatieff, soutient que le gouvernement ne devrait pas réduire les impôts des entreprises alors qu'il est aux prises avec un déficit de plus de 40 milliards. L'argument serait plus crédible si du même souffle, les libéraux ne promettaient pas d'investir des sommes supplémentaires dans les services de garde, l'éducation des autochtones, l'alphabétisation, etc.

À en juger par la bonne tenue de l'économie canadienne au cours des dernières années, les baisses d'impôt aux entreprises ont porté fruit. Il devrait en être de même aujourd'hui, alors que les compagnies ont besoin d'un coup de pouce pour compenser l'impact de la hausse de la valeur du dollar.

Selon les calculs des Manufacturiers et exportateurs du Canada, les réductions du taux d'impôt des sociétés de 2011 et 2012 coûteront entre 3 et 4 milliards au trésor fédéral, mais stimuleront la croissance et permettront la création de 100 000 emplois. Si, comme il le prétend, Jim Flaherty est capable de rétablir l'équilibre budgétaire tout en diminuant le fardeau fiscal des compagnies, la stratégie est bonne.

Empruntant le langage du NPD, les libéraux accusent les conservateurs de faire des cadeaux aux «grandes entreprises». Or, ces réductions d'impôt profiteront surtout à des milliers de PME, PME qui emploient plus de la moitié des travailleurs canadiens.

On comprend que le Parti libéral de M. Ignatieff cherche à se démarquer du gouvernement conservateur. Cependant, les libéraux ne convaincront pas beaucoup de monde si, ce faisant, ils répudient une politique qu'ils ont eux-mêmes mise de l'avant lorsqu'ils gouvernaient.