Quand les gouvernements devront-ils retirer leurs mesures de relance économique pour mettre l'accent sur le retour à l'équilibre budgétaire? Cette question hante les gouvernants de la plupart des pays développés. Elle était aussi au centre des discussions hier à la Conférence de Montréal, conférence qui attire dans la métropole, pour la seizième année consécutive (merci Gil Rémillard), plusieurs des acteurs les plus importants de la planète économique.

Quand les gouvernements devront-ils retirer leurs mesures de relance économique pour mettre l'accent sur le retour à l'équilibre budgétaire? Cette question hante les gouvernants de la plupart des pays développés. Elle était aussi au centre des discussions hier à la Conférence de Montréal, conférence qui attire dans la métropole, pour la seizième année consécutive (merci Gil Rémillard), plusieurs des acteurs les plus importants de la planète économique.

Réunis à Busan (Corée du Sud) samedi, les ministres des Finances du G20 ont, pour la première fois depuis le début de la récession, mis la pédale douce sur la stimulation de l'économie, soulignant plutôt l'importance de «finances publiques durables». Ce virage résulte évidemment de la crise financière grecque.

Plusieurs pays européens avaient déjà annoncé des mesures d'austérité. Hier, l'Allemagne a fait de même en présentant un plan de compressions de 86 milliards d'euros d'ici 2014. Et le nouveau premier ministre britannique, David Cameron, a prévenu que les réductions de dépenses comprises dans le prochain budget affecteront «tous et chacun des citoyens du pays».

Cette préoccupation soudaine de l'Europe pour l'état des finances publiques inquiète le gouvernement Obama. Le secrétaire au Trésor, Tim Geithner, a averti ses homologues que la relance du commerce international ne saurait venir cette fois-ci des consommateurs américains, bon nombre d'entre eux étant sans emploi et surendettés. Washington aurait souhaité que le gouvernement allemand, notamment, encourage ses citoyens à dépenser davantage. De toute évidence, la chancelière Angela Merkel n'a pas été convaincue. Elle a pour priorité de ramener le déficit de son gouvernement à 3% du PIB, tel que fixé par les règles de l'union monétaire européenne. «Avoir des finances solides constitue la meilleure prévention» contre les crises futures, a affirmé Mme Merkel hier. On ne peut que lui donner raison.

Stimulation de l'économie ou consolidation des finances publiques? Ce dilemme sera à l'ordre du jour du sommet du G20, dans trois semaines, à Toronto. Les médias mettront sans doute l'accent sur les divergences d'opinions entre les leaders participants. Toutefois, comme l'ont souligné deux des invités à la Conférence de Montréal, les gouverneurs Mark Carney de la Banque du Canada et Christian Noyer de la Banque de France, il est normal que chaque pays adopte une politique économique correspondant à sa situation particulière. «Il importe surtout de donner aux marchés la certitude que les gouvernements sont déterminés à travailler ensemble afin de rééquilibrer l'économie mondiale», a soutenu M. Noyer.

Le succès de la coopération économique internationale ne se mesurera donc pas par l'uniformité des politiques, mais par l'uniformité des volontés.