Le trafic aérien devait reprendre partiellement ce matin en Europe à la suite d'une réunion hier après-midi - par téléconférence! - des ministres des Transports de l'Union européenne. Cette embellie est encourageante. Toutefois, il faudra attendre plusieurs jours avant que la situation ne revienne à la normale. Sans oublier la possibilité d'une nouvelle intensification de l'activité du volcan islandais à l'origine du problème.

Le trafic aérien devait reprendre partiellement ce matin en Europe à la suite d'une réunion hier après-midi - par téléconférence! - des ministres des Transports de l'Union européenne. Cette embellie est encourageante. Toutefois, il faudra attendre plusieurs jours avant que la situation ne revienne à la normale. Sans oublier la possibilité d'une nouvelle intensification de l'activité du volcan islandais à l'origine du problème.

Malgré la grogne des voyageurs et des transporteurs, qui s'est beaucoup intensifiée au cours des dernières heures, les gouvernements font bien d'y aller progressivement. Dans le nord du continent, des couloirs définis ont été ouverts avec des aéroports épargnés au sud. La circulation aérienne restera donc limitée.

Plus tôt lundi, l'association regroupant les compagnies d'aviation civile avait critiqué la fermeture complète de l'espace aérien décrétée par les autorités. «La décision a été prise sans évaluation du risque, sans consultation, sans coordination», a dénoncé l'IATA. Le secrétaire d'État français aux Transports, Dominique Bussereau, a rétorqué qu'«en matière de sécurité aérienne, on n'en fait jamais trop».

Quand la sécurité des passagers est en jeu, on ne doit évidemment pas faire de compromis. Cela ne doit toutefois pas se traduire par une application maniaque du principe de précaution; le risque doit être mesuré sur la base de données scientifiques.

Malheureusement, les dangers que comporte la cendre volcanique pour l'aviation restent assez mal connus. On ignore, par exemple, s'il existe un faible niveau de densité qui permettrait de voler sans risque. Jusqu'ici, la seule mesure prévue était que les appareils évitent tout nuage de cendre. On n'envisageait pas qu'une éruption puisse provoquer l'annulation de dizaines de milliers de vols pendant plusieurs jours.

Il faudra donc intensifier la recherche sur cette problématique et travailler, notamment, sur la mise au point d'instruments de mesure plus efficaces. Pour sa part, l'Union européenne doit rapidement mettre en place un plan de contingence lui permettant de mieux gérer une situation comme celle-ci, l'éruption de l'Eyjafjallajokull risquant de se poursuivre pendant plusieurs mois.

Souhaitons que les compagnies aériennes apprendront elles aussi de l'expérience. Même si leur situation financière est très difficile, elles doivent faire preuve de beaucoup plus de compassion à l'endroit de leurs clients prisonniers des aéroports. Ces gens sont trop souvent laissés à eux-mêmes, sans lits de camp, sans aide financière, sans informations. Aucune catastrophe ne justifie qu'on traite des gens de cette manière.