Des politiciens ont prôné une intervention de la Caisse de dépôt afin de garder au Québec le contrôle de fleurons de l'économie québécoise tels BCE et Alcan. Les événements des derniers jours démontrent que le gouvernement et la Caisse ont bien fait d'ignorer ces représentations.

Pour empêcher l'acquisition de BCE et d'Alcan par des intérêts hors Québec, la Caisse aurait dû investir plusieurs milliards. La Caisse aurait ainsi risqué une part substantielle des retraites et autres actifs des Québécois. Rappelons que Teachers proposait d'acheter BCE pour 52 milliards et que Rio Tinto a acquis Alcan pour 38 milliards.

Pour ce qui est de BCE, l'échec de la transaction montre que les fonds de la Caisse auraient été investis pour rien. Dans le cas d'Alcan, Rio Tinto se retrouve aujourd'hui en difficulté. Traînant l'énorme boulet de la dette contractée pour acheter la multinationale canadienne, elle se trouve confrontée à une chute brutale des prix des métaux.

Que serait-il arrivé si la Caisse avait acquis une part importante d'Alcan? Quelles pertes lui aurait fait subir la baisse du prix de l'aluminium (-35%)? L'entreprise, dans les faits nationalisée, serait-elle en mesure de comprimer ses dépenses, voire de fermer certaines de ses installations?

Certes, le gouvernement doit agir pour que les centres de décision de notre économie restent au Québec. Cependant, il doit le faire dans la limite de ses moyens. Et son action ne doit pas passer par la Caisse, dont le seul objectif devrait être d'assurer un rendement solide pour les fonds qu'elle gère.