La montagne avait accouché d'une souris... qui va bientôt disparaître dans son trou.

C'est une façon un peu brutale de résumer l'attitude du gouvernement fédéral quant aux opérations de paix, mais elle est hélas conforme à la vérité.

Depuis que les libéraux ont promis de renouer avec les opérations de paix, pendant la campagne électorale de 2015, leurs tergiversations se sont multipliées et leur volonté s'est atténuée.

Le plus récent exemple : Ottawa a récemment refusé de prolonger de quelques semaines sa participation à la mission de paix au Mali. La ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland a dit non sans véritablement donner d'explication.

Les Nations unies avaient pourtant de très bonnes raisons de demander au Canada de les dépanner. Les militaires canadiens quitteront le Mali en juillet, alors que les militaires roumains qui doivent prendre la relève dans le cadre de cette mission - la MINUSMA - n'arriveront qu'en octobre.

Le prétexte évoqué par Ottawa pour justifier son refus : on avait promis aux Canadiens que nos soldats resteraient 12 mois au Mali et on va respecter cette promesse.

Ce n'est pas sérieux. Prolonger un engagement militaire lorsque la situation sur le terrain l'exige n'est pas rare. C'est, en fait, parfaitement normal. Qui s'est plaint l'an dernier quand le Canada a annoncé qu'il prolongeait (de quatre ans !) sa participation au déploiement militaire de l'OTAN en Lettonie ?

Mais dans le dossier malien, la seule logique qui est respectée, c'est que le gouvernement libéral continue de faire preuve d'une timidité extrême quant aux opérations de paix.

Depuis le tout début, on sent que les élus libéraux marchent sur des oeufs. Rappelons-nous qu'on s'attendait initialement à un déploiement ambitieux, le gouvernement allant jusqu'à dire qu'il pouvait potentiellement envoyer en mission « jusqu'à 600 » Casques bleus.

En fin de compte, la contribution canadienne, annoncée après avoir tenu le pays en haleine pendant deux ans, a été nettement plus modeste.

Ce sont 250 Casques bleus qui ont été déployés au Mali et leur mandat est essentiellement d'assurer l'évacuation des blessés et le transport de troupes et d'équipement.

Bien sûr, cet apport est précieux. Prétendre le contraire serait mentir. D'autant plus que le Canada dispose d'une expertise et de moyens qui lui permettent de mener cette mission de façon efficace. Les efforts du pays en matière de maintien de la paix ont d'ailleurs été récemment « reconnus » lors d'une conférence à ce sujet à New York, plaide-t-on à Ottawa.

Fort bien. Ça ne change cependant rien au fait que le Canada, en refusant de prolonger le déploiement de ses soldats au Mali, continue de se comporter comme un élève qui a dit vouloir être le meilleur de sa classe, mais dont les efforts lui permettent simplement de s'en tirer avec la note de passage.

La moindre des choses aurait été de se montrer à la hauteur de sa réputation, mais aussi des attentes créées et des principes énoncés.

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