« Il faut agir tôt, le plus tôt possible. »

C'est ce que le ministre de l'Éducation, Sébastien Proulx, a dit mercredi lors du dévoilement de la stratégie de son gouvernement pour les enfants de 0 à 8 ans.

C'est ce qu'il dit, en fait, depuis plusieurs mois lorsqu'il parle d'améliorer la réussite dans les écoles du Québec.

Un autre politicien qui sonne comme un disque rayé ? Oui. Mais dans son cas, on ne s'en plaindra pas. Au contraire.

C'est rassurant de le voir marteler l'importance d'« agir tôt » et se démener pour offrir au milieu scolaire les outils qui peuvent lui permettre de faire mieux.

La stratégie qui vient d'être annoncée, dans laquelle Québec injectera 1,4 milliard d'ici 2022 (des sommes prévues lors du budget et de la mise à jour économique, auxquelles s'ajoutent 350 millions de dollars), contient plusieurs de ces outils.

Elle prévoit une série de mesures fondamentales, dont l'embauche de 500 nouvelles ressources professionnelles, l'ouverture de nouvelles classes de maternelle à temps plein pour les enfants de 4 ans et la mise en place d'un dossier numérique pour chacun des élèves.

Le Ministère a fait ses devoirs et a aussi mis de l'avant des mesures complémentaires, pas nécessairement aussi flamboyantes, mais qui auront certainement un impact réel. On a par exemple prévu des sommes pour « valoriser et faciliter l'implication des parents » dans l'éducation de leurs enfants. On augmente aussi le nombre de petits déjeuners offerts dans les écoles défavorisées et on propose à tous les élèves de la maternelle de passer un examen de la vue.

L'importance d'interventions précoces de ce genre ne fait plus de doute. Ceux qui n'arrivent pas à se développer pleinement au début du primaire sont en quelque sorte, face à leur cheminement scolaire, comme des boxeurs qu'on forcerait à se battre avec une main derrière le dos.

Notons par ailleurs que ces initiatives découlent de la politique de réussite éducative annoncée par Québec en juin dernier. On se demandait alors comment le ministère de l'Éducation allait atteindre les objectifs énoncés dans cette politique. On en a, aujourd'hui, une meilleure idée.

Certains détails importants n'ont cependant pas été dévoilés. On ne sait pas encore, par exemple, combien de nouvelles classes de maternelle pour les enfants de 4 ans ont été prévues par le Ministère. Ce dernier devra assurément en accélérer l'implantation de façon marquée.

En somme après avoir hélas forcé le réseau à se serrer la ceinture en début de mandat, le gouvernement libéral a énoncé plusieurs objectifs ambitieux, mais réalistes dans sa politique de réussite éducative. Et il est en train de se donner les moyens de les atteindre.

Mais pour obtenir les résultats souhaités, les efforts seront de longue haleine et nécessiteront la collaboration de tous les acteurs concernés. Il reste donc à espérer que cette volonté politique n'est pas uniquement liée au scrutin qui s'annonce. Que cet engagement de la part du gouvernement provincial ne sera pas temporaire. Freiner cet élan serait trahir nos enfants.



RÉUSSITE : QUELQUES OBJECTIFS



AU PRIMAIRE:

• On cherche à faire grimper à 90 % d'ici 2030 le taux de réussite des enfants de la quatrième année à l'épreuve « d'écriture, langue d'enseignement » du Ministère au public. On veut par ailleurs que 80 % des enfants qui commencent leur scolarité, à partir de 2025, ne présentent pas de « facteur de vulnérabilité pour leur développement ».

AU SECONDAIRE

• On souhaite faire bondir (de 74 à 85 %), d'ici 2030, la proportion des élèves québécois de moins de 20 ans qui obtiennent un premier diplôme d'études secondaires ou professionnelles (DES ou DEP).

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion