Le groupe État islamique (EI) perd du terrain.

Sur le territoire du « califat » autoproclamé de l'EI, la guerre menée depuis près de deux ans contre ces terroristes a porté ses fruits, a expliqué, à la fin du mois de juin, l'administration du président Barack Obama.

Les territoires contrôlés par l'EI ont été amputés de 47 % en Irak et de 20 % en Syrie. Mais comme l'ont démontré les multiples attentats récents, coïncidant avec la fin du ramadan, le groupe terroriste est loin d'avoir dit son dernier mot.

Non seulement il a commis la pire attaque terroriste perpétrée en Irak depuis près de 10 ans (quelque 300 morts), mais il semble aussi avoir orchestré trois attentats en Arabie saoudite et être à la source de l'horrible carnage dans un restaurant au Bangladesh il y a une dizaine de jours. Il pourrait également être derrière une attaque menée jeudi dernier dans ce pays lors d'un rassemblement religieux.

Celles commises au Bangladesh sont particulièrement inquiétantes. Pour au moins deux raisons.

D'abord, elles montrent à quel point les tentacules de l'EI ne cessent de s'étendre. Ensuite, elles prouvent qu'on ne prend pas encore assez au sérieux, d'un bout à l'autre de la planète, le problème de la radicalisation - qui s'est accélérée - de musulmans séduits par la propagande de plus en plus efficace des terroristes, par-dessus tout ceux de l'EI.

Les suspects semblent tous êtes des jeunes fous de Dieu dans la vingtaine, récemment radicalisés, qui ont sauvagement massacré des innocents dans un restaurant de la capitale du Bangladesh.

L'attaque terroriste est la plus meurtrière de l'histoire récente de cet État d'Asie du Sud-Est, mais elle est loin de représenter un événement isolé.

Avant même cet attentat, on rapportait déjà qu'au total, plus d'une cinquantaine de personnes (blogueurs athées, homosexuels, intellectuels, etc.) avaient été tuées au Bangladesh par des islamistes se réclamant de l'EI ou d'Al-Qaïda en moins de deux ans.

Qu'en pense le gouvernement au pouvoir ? Il persiste à nier que l'EI ou Al-Qaïda ont réussi à s'implanter au Bangladesh. Il condamne plutôt la « menace extrémiste domestique instrumentalisée par l'opposition ». Ce qui lui permet de faire comme la majorité des dictatures du monde arabe : mettre bon nombre d'opposants derrière les barreaux et les torturer. Ou, carrément, les éliminer.

Le Canada et certains autres pays « neutres » pourraient travailler avec les États-Unis pour « réduire les tensions politiques » au Bangladesh et empêcher les extrémistes islamistes d'en tirer profit, suggérait l'an dernier une experte américaine, Lisa Curtis, devant le Congrès américain.

L'heure est effectivement à une action concertée, mondiale, pour lutter contre le pouvoir de persuasion de l'EI, notamment au Bangladesh. Elle n'est pas au déni et aux jeux de pouvoir. Les tentacules de l'EI doivent être coupés partout dans le monde, sans exception.

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