Il vient de laisser entendre que même s'il est mathématiquement impossible pour lui de remporter un plus grand nombre de délégués qu'Hillary Clinton, il ne lâchera pas le morceau.

Après quelques semaines de déni, Hillary Clinton a fini par reconnaître, de façon officielle, qu'elle n'allait pas remporter la course à l'investiture du Parti démocrate.

Ça s'est produit le 7 juin 2008, quatre jours après les dernières étapes de la course (des primaires au Montana et au Dakota du Sud) à l'époque. « Désormais, la façon de continuer notre combat [...] est de faire tout ce que nous pouvons pour contribuer à faire élire Barack Obama », avait-elle déclaré.

Elle aurait pu se rebiffer et affirmer qu'elle allait lutter jusqu'à la convention démocrate deux mois plus tard afin de tenter de convaincre une majorité de délégués, sur place, de lâcher Barack Obama. Mais elle avait compris que ses chances d'y arriver étaient nulles. Et que, par conséquent, il était temps de cesser d'attaquer son rival démocrate. À défaut de quoi, leur adversaire républicain commun, John McCain, allait en profiter.

Cette année, Bernie Sanders, au contraire, veut s'entêter.

Même s'il perd en Californie, le 7 juin, jour des dernières étapes importantes de la course démocrate, a-t-il dit la semaine dernière.

En faisant preuve d'une telle obstination, Bernie Sanders se trompe et fait le bonheur de Donald Trump.

D'abord parce qu'il refuse d'accepter qu'une majorité d'électeurs démocrates préfèrent l'expérience et le pragmatisme d'Hillary Clinton à la révolution politique promise par un sénateur indépendant qui se décrit comme un socialiste démocrate.

Ensuite parce qu'en donnant du fil à retordre à sa rivale, dont le programme politique n'est pas si éloigné du sien, il nuit à ses chances de devenir la première présidente des États-Unis.

Et si Donald Trump est élu, il risque fort de diriger son pays dans une direction qui ira à l'encontre de ce que souhaite (et préconise) Bernie Sanders.

Ces jours-ci, Hillary Clinton est forcée de consacrer temps et argent à lutter contre le sénateur du Vermont, notamment pour éviter d'être battue en Californie. Sa défaite dans cet État, le plus peuplé du pays et l'un des plus multiethniques, ne changerait rien à l'issue de la course. Mais, symboliquement, elle lui ferait mal.

Parlant de symbole, on sait maintenant que la convention républicaine en juillet ne se transformera pas en foire d'empoigne comme la plupart des experts le prédisaient il y a quelques mois. Cela dit, si Bernie Sanders garde le cap, ce sont plutôt les démocrates qui pourraient s'entredéchirer lors de leur propre convention. Ce qui ne présagerait rien de bon pour la suite des choses.

Car Hillary Clinton aura besoin d'une convention sans fausse note si elle veut être en mesure de redorer son blason, dans la foulée des récents développements du scandale lié à ses communications par courriel quand elle était secrétaire d'État.

Si Bernie Sanders veut éviter de se transformer en allié de Donald Trump, il doit rapidement jeter l'éponge après les primaires du 7 juin.

Il doit ensuite s'allier à Hillary Clinton, oeuvrer pour unifier le Parti démocrate et convaincre ses plus fervents partisans de l'imiter.

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