L'actuel maire de Montréal, Denis Coderre, s'est dit hier « extrêmement inspiré ». Il a comparé ce qu'il ressentait à ce qu'un de ses prédécesseurs, Jean Drapeau, avait dû éprouver lors de l'inauguration du métro de Montréal.

Au risque d'abuser des superlatifs, le ministre des Transports du Québec a pour sa part affirmé qu'on était sur le point de construire « l'équivalent de la Baie-James à Montréal ».

Leur enthousiasme n'est pas étonnant. En fait, il n'est pas non plus exagéré. Il reflète l'ambition et l'envergure du projet de système léger sur rail (SLR) proposé pour la région de Montréal par la Caisse de dépôt et placement du Québec. Le projet de transport « le plus important des 50 dernières années au Québec », a confirmé son président, Michael Sabia.

La décision de confier le développement d'infrastructures dans le domaine du transport à la Caisse de dépôt et placement avait été décrite l'an dernier par le premier ministre Philippe Couillard comme une « occasion unique d'accélérer la réalisation d'importants projets ». Force est de constater que ce pari se révèle, jusqu'ici, payant.

Il y a de quoi être fier de ce projet inspirant dont l'aboutissement dotera la région métropolitaine du « troisième réseau de transport automatisé le plus étendu au monde ».

Seules deux villes ont proposé des projets plus importants que ce tracé de 67 kilomètres à leurs citoyens : Dubaï et Vancouver.

Il faut aussi souligner que l'initiative vient remédier à l'absence, décriée depuis de nombreuses années, d'approche globale en matière de transport collectif à Montréal. Et qu'il s'agit d'un important projet de développement économique, auquel s'ajoutera sous peu - vraisemblablement - le prolongement de la ligne bleue de métro.

Sans compter le bénéfice net pour la planète - qui passe par une réduction des émissions de gaz à effet de serre - et la réduction des « pertes économiques liées à la congestion routière ».

À voir la détermination manifestée par Michael Sabia, l'ambitieux projet semble également entre de bonnes mains pour la suite des choses. « Ce n'est pas vrai que les Québécois sont condamnés à des retards et à des dépassements de coûts », a-t-il déclaré, se disant conscient que l'initiative « demande une discipline d'exécution ».

La balle est maintenant dans le camp de Québec et d'Ottawa, qui ont été invités à investir conjointement 2,5 milliards (la Caisse s'est engagée à verser 3 milliards). Cette fois, nos gouvernements ne doivent pas tergiverser, comme ils le font trop souvent lorsqu'il est question d'importants projets d'infrastructures.

Le gouvernement du Québec, à l'heure actuelle, ne cache pas son enthousiasme. Celui de Justin Trudeau doit également s'engager rapidement à soutenir ce projet. Et les pourparlers au sujet du financement doivent être menés de façon expéditive.

Michael Sabia a promis le début des travaux pour l'an prochain et la mise en service des premières rames à la fin de l'année 2020. L'échéancier est serré. L'heure n'est ni aux doutes ni au cynisme. Il est temps d'agir.

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