L'actuel président américain, Barack Obama, n'est pas du genre à sortir de ses gonds ou à perdre son sang froid.

On a pourtant pu sentir chez lui un mélange d'exaspération et de découragement alors qu'il était appelé mercredi à réagir, à chaud, à la fusillade qui a fait 14 morts en Californie.

« Il y a une chose que nous savons, c'est qu'il y a un scénario familier pour ce qui est des tueries de masse dans ce pays qui n'a pas d'équivalent ailleurs dans le monde. Et il y a des mesures que nous pourrions prendre, non pas pour éliminer toutes ces fusillades, mais pour améliorer les chances qu'elles ne se produisent pas avec une telle fréquence », a-t-il dit.

Le mois dernier, à l'issue d'une tuerie qui a fait neuf morts dans un établissement scolaire de l'Oregon, Barack Obama était tout aussi irrité. Le visage fermé, les lèvres pincées, il avait alors prédit que ce ne serait pas la dernière fois qu'il aurait à présenter ses condoléances aux proches des victimes d'un tel massacre.

« J'espère et je prie pour ne pas avoir à offrir de nouveau, publiquement, mes condoléances à des familles d'ici à la fin de mon mandat, avait-il lancé. Mais si je me fie à mon expérience en tant que président, je ne peux pas le garantir. C'est terrible de dire ça. »

Le président américain avait - en vain, malheureusement - tenté de changer les règles du jeu à la suite de la tuerie de Newtown. Dans cette ville du Connecticut, 26 personnes ont été tuées par un jeune homme de 20 ans, il y a trois ans.

M. Obama avait plaidé pour un contrôle plus strict des armes à feu et sommé les membres du Congrès de répondre, sur le plan législatif, à son appel.

« C'est arrivé il y a moins de 100 jours. Le pays entier a été choqué, le pays entier a juré que nous ferions quelque chose et que cette fois serait différente. Honte à nous si nous avons oublié. Je n'ai pas oublié ces enfants. Honte à nous si nous avons oublié », avait-il martelé.

Or, à force d'enfoncer le clou, Barack Obama commence peut-être à avoir un impact sur une certaine partie de l'opinion publique.

Hier, par exemple, le New York Daily News a publié à la une les commentaires de plusieurs politiciens républicains qui disaient prier pour les victimes de San Bernardino. Mais le quotidien a titré sarcastiquement, au milieu de leurs remarques : « Dieu ne va pas régler ça. »

On ne connaît pas encore les motifs des meurtriers en Californie. On ne sait pas non plus si, dans ce cas précis, certaines mesures promues par la Maison-Blanche auraient pu prévenir la tragédie. Ce qu'on sait, toutefois, c'est qu'il s'agit de la 355e tuerie de masse en 336 jours.

Que faudra-t-il de plus pour que les politiciens écoutent enfin leur président et leurs citoyens, qui réclament eux aussi du changement ? Car, non, les prières ne suffisent plus.

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