« Il faut accueillir ces gens non seulement avec un sourire, mais avec un logement et avec les autres choses dont ils ont besoin. »

C'est ce qu'a déclaré le ministre canadien de l'Immigration, John McCallum, lorsqu'il a expliqué mardi pourquoi 25 000 Syriens (incluant 10 000 parrainages « privés ») arriveront au pays d'ici la fin du mois de février et non d'ici le 31 décembre comme promis en campagne électorale.

Il serait mal avisé de reprocher au gouvernement de prendre un peu plus de temps que prévu. D'autant plus que Justin Trudeau ne revient pas sur l'esprit de sa promesse. Il fera preuve, avec empressement, de plus de générosité que son prédécesseur à l'égard de ces rescapés de l'enfer syrien.

Un tel engagement s'impose alors que le monde vit la pire crise de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale.

Et que les options dont dispose le Canada pour contribuer à la résolution du casse-tête syrien sont extrêmement limitées.

Rappelons aussi, question de remettre les choses en perspective, que la contribution canadienne demeure limitée. Aussi notable que louable, elle ne représente qu'une fraction des besoins en la matière. En Turquie et au Liban, on retrouve actuellement plus de trois millions de réfugiés syriens.

Ceci étant dit, le plan d'action présenté par Ottawa répond à la plupart des inquiétudes et préoccupations soulevées tant par les citoyens que par les experts. Par-dessus tout sur le plan de la sécurité.

Le risque zéro n'existe pas, mais de multiples vérifications des antécédents des nouveaux arrivants seront effectuées avant même qu'ils franchissent nos frontières. Et si un doute subsiste au sujet d'un candidat potentiel, son dossier sera mis sur la glace pour permettre une enquête approfondie, a expliqué le ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale.

Tous les détails au sujet de l'arrivée des réfugiés ne sont pas encore connus. Il reste quelques zones d'ombre qui, on l'espère, seront éclaircies sous peu. Notamment au sujet des cours de francisation et de l'intégration des enfants en milieu scolaire.

Que tout ne soit pas encore réglé est tout à fait normal. Une opération de si grande envergure demande du temps. Il faut aussi s'attendre à ce que certains légers accrocs soient signalés au cours des prochains mois. Le contraire serait étonnant.

Mais l'heure est maintenant venue de se retrousser les manches et de passer à l'action. Tous les acteurs concernés au Québec ont fait comprendre qu'ils étaient prêts et enthousiastes à l'idée de cet acte de solidarité à grand déploiement.

Le chantier est vaste, mais on n'a pas à réinventer la roue. Le Québec dispose de l'expertise en la matière. L'accueil de plusieurs milliers de réfugiés kosovars au printemps 1999 l'a démontré.

On le sent et on s'en réjouit : la générosité vient de prendre le pas sur les préjugés.

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