« Les dirigeants de Starbucks ont fait disparaître Noël de leurs gobelets parce qu'ils détestent Jésus ! »Joshua Feuerstein ne mâche pas ses mots. Cet « ex-pasteur » américain qui se décrit actuellement comme un « professionnel des réseaux sociaux » vient de partir en guerre contre la populaire multinationale.

La cible de sa colère : les nouveaux gobelets du temps des Fêtes mis en marché récemment par Starbucks. L'entreprise nous avait habitués à des illustrations typiques des Fêtes. Mais cette année, ses fameuses « tasses rouges emblématiques » ne comportent pas le moindre dessin.

La montée de lait de Joshua Feuerstein à ce sujet est, malheureusement, devenue virale. Il l'a immortalisée sur vidéo, et des millions de personnes l'ont déjà vue. Lorsqu'on vous demandera votre nom chez Starbucks pour l'inscrire sur un gobelet, répondez « joyeux Noël », suggère-t-il aux clients potentiels.

Comme si le déluge de commentaires sur les réseaux sociaux n'était pas suffisant, le candidat républicain Donald Trump s'en est mêlé. Il a évoqué un possible boycott de Starbucks. « Si je deviens président, nous nous dirons tous joyeux Noël à nouveau ! » a-t-il lancé à ses partisans lundi.

Avant de vous précipiter chez Starbucks pour exprimer votre mécontentement, examinons le bien-fondé de ces allégations. Car il s'agit sans l'ombre d'un doute d'une tempête dans un verre... de café.

D'abord, les illustrations sur les gobelets utilisés par Starbucks ont rarement fait référence explicitement à Noël. Les clients avaient plutôt droit à des variations sur le thème de la saison hivernale. Un bonhomme de neige, par exemple. Ou un enfant et son chien qui dévalent une pente enneigée.

Ensuite, Starbucks a dit cette année vouloir miser sur un design épuré. Notamment pour donner la chance à ses clients de décorer les gobelets dans lesquels ils boivent, nous a expliqué une porte-parole de la compagnie, par courriel. Car, oui, il s'agit d'une tendance en vogue ; plusieurs partagent leurs créations sur les réseaux sociaux.

Par ailleurs, une simple visite chez Starbucks ces jours-ci suffit pour comprendre qu'aucune guerre contre Noël ne s'y déroule. Vous pouvez vous y procurer des sacs de café de leur « mélange de Noël » ou acheter une carte cadeau décorée d'un sapin de Noël.

La sortie de Joshua Feuerstein est un bel exemple de la démagogie qui anime bon nombre de ténors conservateurs aux États-Unis à l'approche du temps des Fêtes. L'ultime paradoxe, c'est que ces chrétiens démontrent à quel point ils accordent une importance démesurée aux valeurs commerciales de cette fête religieuse.

Un usager de Twitter a bien résumé la superficialité du débat en cours. Son message a été l'un des plus populaires sur le réseau social au sujet de la controverse : « Si vous avez besoin d'un détaillant de café comme ambassadeur du Christ, vous avez besoin de réexaminer votre relation avec Dieu. »

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