Si vous trouvez que le trio du Canadien Caufield-Suzuki-Dach frappe fort cette année, ce n’est rien à côté de celui formé par la COVID-19, l’influenza et le virus respiratoire syncytial (VRS).

Les urgences pédiatriques débordent. Le Tylenol pour enfants est aussi rare que les fraises du Québec en février et de nombreux parents sont incapables ne serait-ce que de rejoindre la ligne 811 pour obtenir des conseils de santé.

La situation actuelle est très difficile pour les enfants et les parents touchés – sans compter le personnel de santé qui se retrouve (encore) débordé.

Le directeur national de santé publique, le DLuc Boileau, s’est finalement adressé à la population, lundi, pour envoyer un message clair.

Un message qui dit ceci.

Si vous êtes malade, restez chez vous. Si c’est absolument impossible, portez un masque. Et c’est vrai autant pour les adultes que pour les enfants.

Il était temps. La dernière conférence de presse du DBoileau remontait à il y a près de trois semaines. En temps de crise, c’est long. Surtout que les recommandations ont fait l’objet d’une certaine confusion au cours des dernières semaines.

Jusqu’au début du mois de novembre, les consignes étaient claires. En cas de COVID-19, il fallait s’isoler cinq jours, puis porter le masque les cinq jours suivants.

La Santé publique a ensuite adapté son message pour tenir compte du fait que ce n’est pas seulement la COVID-19 qui frappe, mais bien un cocktail de virus. On a adopté une approche basée sur les symptômes plutôt que sur le diagnostic d’une maladie. C’était logique.

Le hic, c’est que la Santé publique a alors demandé aux gens de s’isoler seulement en cas de fièvre. Ceux qui souffrent de toux, de maux de gorge ou de congestion nasale sont invités à côtoyer leurs semblables. On leur recommande de porter un masque, mais on sait que peu d’entre eux suivent la consigne. C’est particulièrement vrai dans les écoles et, surtout, dans les garderies (un jeune enfant, de toute façon, ne peut pas porter de masque).

Benoit Mâsse, épidémiologiste à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, rappelle pourtant que les symptômes les plus susceptibles de transmettre les infections ne sont pas la fièvre, mais bien la toux et les éternuements.

Il faut convenir qu’avec tous les nez qui coulent et toutes les gorges qui piquent actuellement, il est impossible de demander à tous les malades de s’isoler de 7 à 10 jours (la période de contagion de la plupart des virus qui circulent). On paralyserait la société.

Mais il faut insister beaucoup plus fort sur la nécessité pour tous les symptomatiques de faire attention. Au mois de novembre, par exemple, des consignes ont été envoyées aux garderies pour les inciter à accueillir les enfants malades non fiévreux. Le message doit être que ces enfants restent à la maison, à moins d’impossibilité majeure. Sinon, on alimente l’absentéisme qu’on tente de prévenir.

Le DBoileau a affirmé lundi que le pic des infections liées au virus respiratoire syncytial semble avoir été atteint. Tant mieux. Mais la grippe et la COVID-19, elles, sont en pleine montée.

Il reste encore trois semaines d’école et de garderie avant Noël pour que les enfants brassent la soupe aux virus. Les adultes feront de même pendant les partys de bureau qui commencent à déferler.

Tout cela juste avant qu’on aille tous embrasser grand-mère et les cousins dans des maisons bondées, au moment où les employés de la santé déjà trop rares le seront encore plus en raison des vacances (et Dieu sait qu’ils les méritent).

Il faut donc, collectivement, prendre au sérieux le message envoyé lundi. On le répète : si vous avez des symptômes respiratoires, restez chez vous. Si vous devez absolument sortir, portez un masque.

Fréquenter un party de bureau malade, il va sans dire, est complètement irresponsable.

C’est le sort du réseau de la santé qui est en jeu. La qualité de nos Fêtes, aussi.

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