On ne peut plus parler de gaffes isolées. La Coalition avenir Québec (CAQ) multiplie les déclarations douteuses au sujet de l’immigration depuis le début de la campagne. Soit il s’agit d’une stratégie délibérée, soit ces propos reflètent les préjugés et le manque de sensibilité de ceux qui les prononcent. Dans les deux cas, c’est inacceptable.

Voilà que c’est au tour du ministre sortant Jean Boulet d’affirmer que 80 % des immigrants « s’en vont à Montréal, ne travaillent pas et ne parlent pas français ». Ce n’est même pas proche d’être vrai. À Montréal, le taux d’emploi des immigrants frôle celui des gens nés au pays (62,2 % contre 63,3 %). Et 81 % des immigrants québécois peuvent soutenir une conversation en français.

Jean Boulet est le ministre sortant… de l’Immigration. Qu’il répande de telles faussetés est stupéfiant. M. Boulet s’est excusé et M. Legault a désavoué son ministre. Heureusement. Mais après avoir associé l’immigration à l’extrémisme, à la violence et à une menace à la cohésion sociale, M. Legault en a remis lui aussi mercredi, affirmant qu’accueillir plus de 50 000 immigrants serait « un peu suicidaire ».

En agitant ainsi des épouvantails avec l’immigration, la CAQ alimente l’intolérance et les préjugés et contribue à braquer les citoyens les uns contre les autres. On peut tout à fait discuter d’immigration au Québec. Mais pas à coups de faussetés et d’amalgames. Il serait plus que temps que la CAQ le comprenne.

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