Les graffitis sont partout dans la ville : sur les devantures des commerces, les murs des maisons, les palissades des chantiers de construction, le mobilier urbain, les boîtes postales… Ils laissent dans leur sillage une impression de laisser-aller et de détérioration ainsi qu’un sentiment d’insécurité. On ne parle pas d’art urbain ici même si la frontière est parfois mince entre les deux, mais bien de méfaits publics et de vandalisme. Si l’ampleur du problème est décourageante, il existe tout de même des solutions pour rendre la ville plus propre.

Le fléau des graffitis
  • Les villes n’en viennent pas à bout : aussitôt nettoyés, les graffitis réapparaissent. Les plus récentes statistiques du SPVM datent de 2020 et rapportent 1033 méfaits et 78 arrestations en lien avec les graffitis. À Montréal, les amendes varient selon les arrondissements. De nombreuses villes-pensons à Longueuil, Québec, Sherbrooke, Gatineau… –ont adopté une politique en matière de graffitis. Elles ont également mis des espaces à la disposition des graffeurs. À Montréal, le dossier de la gestion et de la prévention des graffitis relève des arrondissements, mais on nous dit qu’une réflexion est en cours sur la façon de gérer ce problème.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Les villes n’en viennent pas à bout : aussitôt nettoyés, les graffitis réapparaissent. Les plus récentes statistiques du SPVM datent de 2020 et rapportent 1033 méfaits et 78 arrestations en lien avec les graffitis. À Montréal, les amendes varient selon les arrondissements. De nombreuses villes-pensons à Longueuil, Québec, Sherbrooke, Gatineau… –ont adopté une politique en matière de graffitis. Elles ont également mis des espaces à la disposition des graffeurs. À Montréal, le dossier de la gestion et de la prévention des graffitis relève des arrondissements, mais on nous dit qu’une réflexion est en cours sur la façon de gérer ce problème.

  • Les experts sont formels, quand on voit un graffiti sur sa propriété, il faut rapidement aviser son arrondissement qui devrait envoyer une équipe pour le nettoyer. Le mieux est d’agir dans un délai de 48 heures pour éviter le « broken window effect », soit le fait qu’un mur couvert d’un graffiti est une invitation à inscrire… d’autres graffitis. Mais dans les faits, les délais sont plus longs. Raccourcir les délais serait donc une des solutions pour contrôler ce fléau.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Les experts sont formels, quand on voit un graffiti sur sa propriété, il faut rapidement aviser son arrondissement qui devrait envoyer une équipe pour le nettoyer. Le mieux est d’agir dans un délai de 48 heures pour éviter le « broken window effect », soit le fait qu’un mur couvert d’un graffiti est une invitation à inscrire… d’autres graffitis. Mais dans les faits, les délais sont plus longs. Raccourcir les délais serait donc une des solutions pour contrôler ce fléau.

  • Dans certains lieux, comme sous un viaduc par exemple, le graffiti peut contribuer à créer un sentiment d’insécurité. Les élus en sont conscients et se disent frustrés devant la prolifération de ces tags. D’autant plus que le nettoyage se fait aux frais des contribuables. Dans certains arrondissements, la facture atteint des centaines de milliers de dollars annuellement. Et c’est à recommencer chaque année.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Dans certains lieux, comme sous un viaduc par exemple, le graffiti peut contribuer à créer un sentiment d’insécurité. Les élus en sont conscients et se disent frustrés devant la prolifération de ces tags. D’autant plus que le nettoyage se fait aux frais des contribuables. Dans certains arrondissements, la facture atteint des centaines de milliers de dollars annuellement. Et c’est à recommencer chaque année.

  • Les commerçants doivent être proactifs et s’assurer que leur commerce soit toujours propre. Les grandes sociétés immobilières sont plus vigilantes et nettoient leurs immeubles tous les jours, mais c’est moins le cas avec les plus petits commerçants. Et quand les locaux sont abandonnés, c’est encore pire, d’où l’importance d’adopter un règlement pour l’entretien, selon Glenn Castanheira, directeur général de Montréal centre-ville.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Les commerçants doivent être proactifs et s’assurer que leur commerce soit toujours propre. Les grandes sociétés immobilières sont plus vigilantes et nettoient leurs immeubles tous les jours, mais c’est moins le cas avec les plus petits commerçants. Et quand les locaux sont abandonnés, c’est encore pire, d’où l’importance d’adopter un règlement pour l’entretien, selon Glenn Castanheira, directeur général de Montréal centre-ville.

  • L’échangeur Turcot n’était pas encore terminé qu’il était déjà couvert de tags. En 2018, la surface nettoyée par le ministère des Transports du Québec était d’environ 10 200 mètres carrés à la grandeur de la province. Elle est passée à 22 000 mètres carrés en 2021. On peut recouvrir le béton de vernis qui rend plus difficile l’adhésion de la peinture des taggers. Au centre-ville de Montréal, les palissades qui entouraient le chantier du Square Phillips étaient changées chaque semaine. Sur les chantiers du REM, on a fait appel à des artistes pour orner les palissades de certains chantiers.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    L’échangeur Turcot n’était pas encore terminé qu’il était déjà couvert de tags. En 2018, la surface nettoyée par le ministère des Transports du Québec était d’environ 10 200 mètres carrés à la grandeur de la province. Elle est passée à 22 000 mètres carrés en 2021. On peut recouvrir le béton de vernis qui rend plus difficile l’adhésion de la peinture des taggers. Au centre-ville de Montréal, les palissades qui entouraient le chantier du Square Phillips étaient changées chaque semaine. Sur les chantiers du REM, on a fait appel à des artistes pour orner les palissades de certains chantiers.

  • « Il y a un certain je-m’en-foutisme de la part des propriétaires », note Glenn Castanheira de Montréal centre-ville. Nous travaillons avec la ville, et habituellement le graffiti est enlevé à l’intérieur d’une semaine, mais il faudrait qu’il soit nettoyé le jour même. La vitesse de réaction est le nerf de la guerre dans la lutte à la propreté. Nous aimerions prendre la responsabilité de ce dossier comme dans certaines grandes villes américaines où les sociétés de développement commercial sont responsables de la propreté sur leur territoire.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    « Il y a un certain je-m’en-foutisme de la part des propriétaires », note Glenn Castanheira de Montréal centre-ville. Nous travaillons avec la ville, et habituellement le graffiti est enlevé à l’intérieur d’une semaine, mais il faudrait qu’il soit nettoyé le jour même. La vitesse de réaction est le nerf de la guerre dans la lutte à la propreté. Nous aimerions prendre la responsabilité de ce dossier comme dans certaines grandes villes américaines où les sociétés de développement commercial sont responsables de la propreté sur leur territoire.

  • Pour Glenn Castanheira, il est important d’inclure les graffitis dans le grand dossier de la propreté d’une ville. « Il n’est pas question d’aseptiser Montréal comme l’a fait le maire Giuliani à New York dans les années 1990, souligne-t-il. Il restera toujours des graffitis, ça fait partie de la réalité urbaine, du côté plus sauvage de la ville. » D’autres élus montréalais craignent que si la Ville lance une « opération graffitis » officielle, cela puisse avoir l’effect contraire en encourageant les graffeurs à défier l’autorité.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Pour Glenn Castanheira, il est important d’inclure les graffitis dans le grand dossier de la propreté d’une ville. « Il n’est pas question d’aseptiser Montréal comme l’a fait le maire Giuliani à New York dans les années 1990, souligne-t-il. Il restera toujours des graffitis, ça fait partie de la réalité urbaine, du côté plus sauvage de la ville. » D’autres élus montréalais craignent que si la Ville lance une « opération graffitis » officielle, cela puisse avoir l’effect contraire en encourageant les graffeurs à défier l’autorité.

  • Au-delà des graffitis, Montréal est reconnu pour ses magnifiques murales. Le festival MURAL a d’ailleurs débuté jeudi dernier et se poursuivra jusqu’au 19 juin prochain. « C’est un évènement réussi parce que le milieu y participe », note Glenn Castanheira qui précise qu’on devrait bientôt voir apparaître des œuvres d’art urbain sur certains immeubles du centre-ville. Pas de doute, l’art urbain enrichit une ville, mais les graffitis, eux, la détériorent. C’est pourquoi la propreté devrait être un dossier prioritaire à la Ville de Montréal.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Au-delà des graffitis, Montréal est reconnu pour ses magnifiques murales. Le festival MURAL a d’ailleurs débuté jeudi dernier et se poursuivra jusqu’au 19 juin prochain. « C’est un évènement réussi parce que le milieu y participe », note Glenn Castanheira qui précise qu’on devrait bientôt voir apparaître des œuvres d’art urbain sur certains immeubles du centre-ville. Pas de doute, l’art urbain enrichit une ville, mais les graffitis, eux, la détériorent. C’est pourquoi la propreté devrait être un dossier prioritaire à la Ville de Montréal.

1/8
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion